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Mali, Rando en Pays Dogon: Itinéraire Album photo Carnet de voyage Organisation

Mali, Rando en Pays Dogon 2005, carnet de voyage:



Carnet de voyage:

Avant tout, je tiens à remercier toutes les personnes que j'ai rencontré lors de ce voyage et plus particulièrement (Emma, Anne, Michèle, Sylvie, Chantal, Patrick, Raymond).
J'encourage tous les voyageurs, les amoureux de la nature et des beaux paysages, a venir se promener dans cette région du Mali, au confort limité, mais avec des gens tellement accueillant.
Notre randonnée longe une partie de la falaise de Bandiagara. Cette falaise commence au village de Kani Bonzon pour se terminer à Douentza.
Nous, nous sommes arrivé en mini bus à Sangha le lundi soir. Mardi matin nous quittions Sangha à pieds pour traverser une partie de la falaise de Bandiagara.

Lundi 21 novembre 2005, Paris / Mopti:

4h00 du mat', mon ami Kader me dépose devant le terminal d'Orly Sud.
Ma nuit a été courte je suis arrivé le dimanche soir à 22h00 chez Kad, nous avons papoté jusqu'à minuit trente devant un film.
Il me dit d'après son expérience de l'Algérie que j'ai raison d'aller en Afrique, que ça va être super joli. Je doute un peu, mais ça fait 3 ans que je dis que je vais aller au Mali alors maintenant que tout est réservé je ne vais pas abandonner.
Mon inquiétude vient du fait que c'est la première fois que je part en Afrique et c'est aussi la première fois que je pars pour faire une randonnée ou trekking. La chance que j'ai c'est que le Mali, en tant qu'ancienne colonie française est francophone, je n'aurais donc pas de problème de langue.
Bon allez il est 0h30 alors au dodo sur le canapé de Kad (soit dit en passant il n'est pas très confortable).
3h15, réveil, petit déjeuner avaler rapidement, dernières vérifications: passeport, carte d'identité, sacs.
Le pare brise de la voiture est givré, il fait -2°C, un petit coup de grattoir et c'est parti pour l'aéroport.

Pas de problème pour trouver le comptoir de "Point Afrique" c'est le seul qui est ouvert à 4h00 du matin à Orly.
Il y a déjà la queue, et oh séb, il faut arrêter de gueuler, tu es en vacances alors pour la queue patiente.
Je récupère mes billets aller/retour au guichet, je range le tout dans ma poche.
Je me dirige vers la zone d'enregistrement des bagages. Et flûte l'hôtesse a oublié de me donner mon passeport avec mes billets, je retourne le chercher. Point Afrique proposait lors de l'inscription de faire tamponner le passeport par l'ambassade du Mali de Paris, c'est pratique mais par contre il ne faut pas oublier de récupérer son passeport au guichet.
Je dépose mon sac sur le tapis roulant, 11.900kg, c'est juste sous les 12kg demandé par Point Afrique. Le seul hic c'est que sur le billet il est indiqué "bagage en soute de 20kg maximum". Et oui pour consommer moins de carburant on nous a demandé au maximum 12kg mais j'aurai pu prendre 8kg de plus.
Mais je peux vous dire que faire un sac de 12kg avec tout ce qu'il faut pour s'habiller, dormir et se soigner pour 15 jours c'est pas évident sans expérience. Entre le sac de couchage, la tente, les vêtements j'ai eu du mal mais au final 11.9kg c'est bien. Point Afrique étant très prévoyant il demandait d'emmener un sac de couchage permettant de supporter les -5°C. En sachant que plus la température d'utilisation est basse plus le sac de couchage est lourd, j'avais opté pour un sac pesant 1.27kg pour une température de confort de 5°C. D'après météo France les températures les plus basses au Mali au mois de Novembre sont de 12°C, on verra sur place pour le froid.

6h30, l'avion décolle avec 30 minutes de retard, 9h00 descente en Algérie sur Ghardaïa, plein de kérosène et hop direction le Mali.
Survol du désert algérien puis du désert Malien, à 12h00 nous apercevons le fleuve Niger c'est bon signe cela veut dire que nous approchons de Mopti.
Et là surprise, en pleine zone désertique nous descendons sur une zone toute verte, c'est Mopti et ses rizières, l'avion fait un virage, clic clac pour les photos. Tout le contraste de ce pays et d'une partie de ce continent est là, sous mes yeux, si il n'y a pas d'eau il n'y a pas de culture, c'est le désert, mais dés qu'il y a de l'eau il y a des cultures et de la verdure, c'est la première chose importante. La ville de Mopti (la 3ème plus grande ville du Mali avec 115 000 habitants) est au croisement des fleuves Niger et Banni, ce qui lui vaut le nom de "La Venise du Mali".

Il doit être 13h00, je descend de l'avion et là le soleil m'assomme, il doit faire dans les 30°C. Le temps de récupérer mon sac qui a été posé sur le tarmac avec tous les bagages, de remplir un carton de voyageur et tout le monde rentre dans une espèce d'hangar pour faire valider ses papiers. A la sortie je recherche le guide, ah une petit pancarte "Point Afrique, Trekking en Pays Dogon". une poignée de main au guide, un porteur attrape mon sac, il serpente à travers un dédale de voitures, puis dépose mon sac dans un mini bus mercedes des années 1980.
En attendant le reste du groupe, j'admire le rangement des voitures, il y en a dans tous les sens! Je me demande comment le chauffeur va faire pour sortir de ce parking. Un deuxième bus "Point Afrique" est à côté, une nana me demande si je fais la course, je lui dit que non et elle m'explique qu'il y a une course à pieds d'organisée cette semaine. Elle va y participer, les 6 étapes font minimum vingt kilomètres, je suis vraiment un rigolo avec le marathon de Paris que j'ai couru en Avril 2005. Je n'ose pas imaginer la difficulté de courir 20 km tous les jours sous un soleil de plomb.
Les vendeurs me proposent des chapeaux, des chechs, des souvenirs, non, non, je n'achète rien aujourd'hui.
Le reste du groupe arrive avec le guide, il y a 5 autres personnes "blanches" avec moi, j'en déduit que nous saurons un groupe de 6 randonneurs, 3 femmes et 3 hommes.
Après de multiples coups de klaxon et manoeuvres, le minibus s'extirpe du reste des voitures. Nous nous arrêtons dans un petit restaurant à Sévaré.
A la descente du véhicule nous faisons les présentations , il y a deux couples l'un d'une cinquantaine d'année (Michèle et Raymond), le deuxième de quarante ans ( Sylvie et Patrick) et deux célibataires d'une trentaine d'année (Anne et moi même).
Nous rentrons dans le restaurant, de gros ventilateurs brassent l'air chaud et tentent de rafraîchir l'atmosphère. En guise d'apéritif nous prenons un coca ou un bissap (c'est une boisson à base de fleur d'hibiscus, appelé aussi carcadet). En attendant le retour du guide nous nous demandons quand est ce que commence la randonnée ? ce soir, demain matin ?
Puis le guide arrive accompagné d'un monsieur en costume, l'on va dire que c'est l'agent de change, il ouvre une valise, nous apercevons des liasses de billets de toutes les couleurs. Le guide nous explique que si l'on veut on peut changer nos Euros contre des Francs CFA.
Le "franc CFA" est la devise officielle des six états membres de la "Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale" depuis 1958, il est divisé en cent centimes. Il fut créé en 1945 par l'État français suite à la ratification des Accords de Bretton Woods, sous le nom de "franc des Colonies Françaises d'Afrique". En 1958, il prit le nom de "franc de la Communauté Française d'Afrique" puis en 1960, le nom de "franc de la Communauté Financière Africaine". La zone du franc CFA comprend 6 états d'Afrique de l'ouest le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. 1 franc français égal 100 francs CFA, soit 1 Euro = 655.957 francs CFA.
En fait plus nous nous éloignerions de Mopti plus le court du change sera élevé, j'échange donc 70€ contre environ 45 850 F CFA.
L'homme nous certifie que si il nous reste des F CFA à la fin de notre séjour il nous les échangera contre des Euros, forcément c'est tout bénéf. pour lui, il récupère une petite commission à chaque échange de monnaie.

Les photos du lundi matin.

L'après midi du lundi, Mopti / Sangha:

Après un repas à base de riz et de viande avec comme dessert 2 petites bananes, nous reprenons notre véhicule, 4 jeunes gens grimpent à l'arrière du mini bus ils descendront à Bandiagara. A Goundaka un barrage de police nous bloque la route, Anne sort son appareil pour prendre en photo le poste de police; Le guide nous rappelle qu'il est interdit de photographier les bâtiments d'état donc les postes de police. Le guide descend de voiture et suit un agent de police au ventre rebondit à l'intérieur du poste. Notre véhicule étant à l'arrêt des femmes et des jeunes filles s'approchent, elles nous proposent des mangues et de petits biscuits.
L'une d'elle aperçoit ma carte routière du Mali, elle veut la lire. Je la lui montre, elle lit "MOPTI" mais à un peu plus de mal à lire "BANDIAGARA". Après 5 minutes le guide revient, le barrage est levé et nous repartons en direction de Bandiagara. Le guide a certainement du verser un petit bakchich pour le ventre rebondit. Autant la route est en bonne état jusqu'à Bandiagara, autant après, la piste est chaotique. A Bandiagara un magnifique bus couvert de poussière trône au bord de la route, le guide nous explique que c'était le bus de l'équipe de football du Ghana lors de la coupe d'Afrique de football en 2004. Après être tombé en panne le bus a été laissé là, à l'abandon.
La piste nous secoue, le vieux mini bus surélevé encaisse très mal les nids de poules et autres trous de la piste. Mais bon je ne m'attendais pas à un 4x4 grand luxe. Avec la fatigue du voyage, la chaleur et le bruit du moteur personne ne parle dans le bus. Puis au détour d'un virage un bassin d'eau apparaît. La route le traverse en son milieu, des sacs de sables retiennent l'eau dans la partie supérieur du bassin en contre bas le bassin se prolonge.
Le mini bus s'arrête juste après le bassin, après avoir ouvert difficilement la portière coulissante nous descendons. Les jambes sont contentes de se dégourdir, le coeur se satisfait de l'arrêt des secousses. Il y a toujours ce contraste saisissant entre les zones humides et les zones sèches. Le guide nous montre un grand arbre, c'est le 1ér baobab que je voie et ce n'est pas le dernier. Des nénuphars fleuris recouvrent une partie du bassin, nous sommes sur un énorme rocher et l'eau s'accumule dans le creux de ce rocher. Des enfants surgissent de nul part et accourent vers nous à toutes jambes. Ils sont pieds nus et traversent la route humide. Malgré l'interdiction de photographier les habitants je prend à la volée une poignée d'enfants accourant à notre rencontre, le premier contact est surprenant, les enfants nous attrapent les mains, ils nous raccompagnent jusqu'au véhicule, puis nous font de grands au revoir de la main. La 2ème chose importante ici, c'est l'accueil chaleureux des gens, de nombreuses personnes lèvent la tête au bruit du bus et nous font, en signe de bienvenue des grands bonjour de la main. En France je n'ai jamais vu un passant salué d'un signe de la main un bus de touristes Japonais, ni un enfant attrapé la main des touristes.
Avant de remonter dans le bus le guide attrape une grosse coque ovale, c'est le fruit du baobab appelé aussi le pain de singe ou bouy, il a un goût acidulé et est utilisé pour faire une boisson (le jus de bouy). Quelques kilomètres plus loin nous longeons une rivière, de chaque côté de la rivière les gens cultivent de toutes petites parcelles, de 1 mètre sur 1 mètre. Des femmes remplissent leurs jarres d'eau, les portent jusqu'à leurs parcelles puis arrosent la terre à l'aide de la main ou de petites calebasses.

Après avoir traversé un pont nous arrivons à Sangha, l'arrivé est gâché par la pollution, le ciel est clair mais une partie du sol est jonché de sacs plastiques et de papiers.
Sangha est une commune du cercle de Bandiagara, dans la région de Mopti. Elle compte 23 131 habitants, essentiellement des Dogons. Elle regroupe 13 villages et est considérée comme la capitale culturelle du pays Dogon.
Nous passons devant l'ancienne maison de Marcel Griaule (voir la rubrique "liens" pour plus de détails). Le mini bus se gare devant le camp de La Femme Dogon. Nous sortons nos sacs du coffre. Le guide nous indique l'endroit où nous allons passer la nuit, c'est le toit d'une grande maison. Cette maison est en dur, les murs sont en pierres, au rez-de-chaussée il y a des chambres et au dessus des chambres il y a une dalle en ciment, un parapet d'une quarantaine de centimètres entoure la dalle, les plaques de mousse sont posées au sol. Nous déballons nos affaires et rejoignons la table qui est en terrasse au réez de chaussée.
Les douches et les WC se trouvent à l'extrémité du bâtiment. Ils sont accessibles à tout le monde mais il y a un toit et des murs, la douche est alimentée par une citerne d'eau, la pomme à douche est actionnée par une chaînette, à côté de la douche il y a une cuvette de WC, le seul hic c'est que le réservoir d'eau n'est pas alimenté, il faut donc utiliser un seau d'eau pour rincer la cuvette. Le guide nous ayant avertit de la rareté de l'eau, la douche fut rapide, malgré le fait que l'eau soit froide (oui pour avoir un chauffe eau il faut avoir de l'électricité et à Sangha il n'y a pas d'électricité, donc pas d'eau chaude) la douche permet de me détendre. Nous mangeons sur la terrasse de la maison, le repas est de type européen afin que nous ne soyons pas malade.
Extinction des feux à 20h30, de toutes façons nous sommes dans le noir depuis 19h30 car le soleil a disparu. La terrasse est éclairée grâce à des ampoules fonctionnant sur batteries solaires. Le sommeil ne vient pas, je profite de mon lecteur MP3 pour me détendre en écoutant Kadja Nin. Je ne sais toujours pas si le trekking en lui même sera dur, mais d'après la physionomie du groupe je devrais réussir à suivre le rythme. A 2h00 du matin un âne brait et me réveil, à 4h00 le muezzin appel à la prière, je suis sûre que tout le village l'entend car il y a plusieurs grands haut parleurs d'installés dans les rues. Mise en place de boules kies, à 6h30 ma voisine me réveille.

Les photos du lundi après midi.

Mardi matin, Sangha / Banani:

Premier petit déjeuner à 7h00, nous nous asseyons dans des fauteuils constitués d"un cadre en tubes métalliques avec du fil d'électricien faisant office d'assise et de dossier. Ces fauteuils sont assez confortables et nous en retrouverons dans beaucoup de villages. Pour la nourriture, nous avons au choix thé, café ou lait en poudre avec un petit pain, de la confiture ou du miel, mais pas mes petits grains de blé caramélisés Smacks.
Petite toilette rapide, j'utilise le petit miroir que j'ai pris dans ma trousse de toilette pour me raser car ici il n'y a pas de salle de bain. Le rinçage du visage se fait avec un minimum d'eau, le brossage des dents aussi.
Ce matin c'est le grand luxe, quasiment une grasse mâtiné avec le réveil à 6h30 et le départ à 7h45. Nous sortons de l'enceinte du camp de la Femme Dogon en passant sous un grand portail, aussitôt des adolescents nous proposent des bonnets Dogon, des colliers et d'autres souvenirs, 800 mètres après le village, notre guide indique aux adolescents que maintenant ils doivent cesser de nous importuner. Ils nous suivront jusqu'à Banani sans rien dire..
La marche commence par la traversée d'un grand plateau qui nous mènera jusqu'au bord de la falaise de Bandiagara. Le sol est en grés, j'ai l'impression de marcher sur la lune, il n'y a pas de végétation, le sol est gris et très rocailleux, il n'y a aucune habitation à l'horizon. Après une demie heure de marche nous arrivons devant un bassin d'eau. L'eau est fraîche, sur l'autre berge nous apercevons de petites parcelles cultivées. Notre guide Emma nous explique que ce sont les cultures du propriétaire du bassin. Il a ramener de la terre au bord de son bassin afin de faire pousser des oignons et autres légumes. Il autorise les villageois à prendre de l'eau et à ramener de la terre pour cultiver mais pas à transporter l'eau jusqu'au village. Nous traversons le barrage qui permet à ce bassin d'être toujours rempli d'eau.
Au moment de prendre quelques photos les piles de mon appareil numérique rendent l'âme, en homme bien organisé j'ai oublié de prendre sur moi au moins 2 des 10 piles que j'ai dans mon gros sac. Tant pis je ne prendrai plus de photos ce matin.
Après 1 kilomètres nous longeons une gorge, le sol est couvert en partie par des herbes sèches ainsi que par des arbustes encore verts. Au Mali le mois de Novembre est le début de la saison sèche, les récoltes de céréales ont lieu fin Septembre, début Octobre. Nous commençons à descendre dans la gorge, le paysage est magnifique, le ciel clair, le soleil chauffe la peau, en bas les arbres poussent, alors que le plateau est désert. Emma nous explique qu'anciennement cette vallée s'appelait la vallée aux lions, et que les habitants contrôlaient leurs absences avant de s'engager à l'intérieur. Le long de la paroi rocheuse nous apercevons les premières habitations Tellem. Les Tellem sont les premiers habitants de la falaise. Ce peuple troglodyte vivait dans ces habitations coniques impressionnantes, au coeur même de la falaise. Aujourd'hui, certaines grottes Tellem servent de lieux de sépultures pour les Dogons. Je me demande vraiment comment ils faisaient pour nicher si haut...
Une fois dans la gorge nous contemplons un baobab de belle taille, ses fruits accrochés aux branches sont encore verts.
Notre guide fait de grands signes à des femmes Dogons qui remontent sur le plateau, elles nous dominent sur un sentier à flancs de vallée. Malgré la pente elles portent leurs charges sur la tête, ils échangent quelques mots dogons, leurs paroles résonnent dans la vallée.
Je viens d'assister à une scène typique d'Afrique: les salutations.
Ici la salutation est un échange de paroles qui peut durer longtemps,

Ca va ?
Ca va bien,
Ca va !
Ca va
Et la famille?
Ca va !
Ca va bien ...
Plus les gens sont proches plus la salutation dure longtemps.
En deuxième semaine j'ai essayé de saluer de cette façon et mes interlocuteurs me répondaient au tac au tac de "ça va", "ça va bien".

Après cette échange de bonjour fort sympathique nous reprenons notre chemin.
Arrivé à l'extrémité de la gorge, nous descendons sur le village d'Ireli. Un jeune me propose son aide pour descendre les rochers, je refuse gentiment. Le sentier descend bien, les marches entre les rochers sont hautes mais j'arrive à descendre sans problème.
Nous découvrons deux, trois cochons à l'ombre des rochers. Les Maliens sont en majorités musulmans mais il y a aussi des chrétiens et des animistes. Ce qui explique la présence des cochons.
Dans le village, des hommes, à l'ombre d'un toit en paille, tressent des cordes avec les écorces du baobab. Catherine Destivelle, célèbre alpiniste, qui a, en 1987, escaladée les falaises au dessus d'Ireli, elle avait été sidéré que les dogons grimpent dans les falaises avec des cordes ainsi réalisées.
Des vendeurs nous proposent des peignes, fourchettes, cuillères et autres serrures en bois, certaines sont en ébène. D'autres pour imiter le noir du bois d'ébène sont teintées d'huile de vidange noire.
Un peu plus loin nous découvrons notre première "Toguna", ou "abri des hommes" en langue Dogon, il s'agit d'une case à palabre dans laquelle se retrouve les hommes du village pour y débattre des problèmes liés au village et y écouter la parole des anciens.
Cet abri est ouvert et composé de piliers en bois, ornés d'un "dege" (génie) représentant souvent des caractéristiques féminines et de fertilité.
Ces poteaux de case vont soutenir un toit de paille, souvent bas, obligeant les hommes venus palabrer à rester assis, les empêchant d'en venir aux mains ...
Ainsi tout différent ne peut se régler que par la parole !
Le toit de paille est très épais ce qui permet d'avoir une température fraîche une fois dans la toguna.
En sortant d'Ireli nous marchons sur le chemin à travers la plaine en direction de Pègué puis de Banani. A droite et à gauche du chemin il reste en terre des tiges de mil desséchées.
Nous nous arrêtons dans une auberge à Pègué, nous retrouvons une groupe d'espagnoles. Le frigo fonctionne grâce à un groupe électrogène. Ceux qui nous permet de boire une bière, un coca, un fanta ou une bouteille d'eau de marque Diago. Diago est une eau minérale issue de la source Diago, située à 35km de Bamako, l'usine a une capacité de 7 millions de bouteilles de 1,5litres par an.
Nous reprenons le chemin pour nous arrêter manger à Banani. Le repas est bienvenu car il fait chaud, nous ne sommes pas habitué à marcher sous 30°C. Le repas sera, comme tous ceux de cette 1ère semaine, basé sur une alimentation européenne avec une salade de riz et des sardines à l'huile. Après le repas nous nous reposons à l'ombre, allongés sur des plaques de mousse, les 2 adolescents qui ont aidé Michèle et Anne pour descendre sur Ireli demandent un petit quelque chose, nous leurs tendons 3 €uros. Ils nous indiquent que pour eux les Euros en pièce ne les intéressent, nous leur donnons cette fois 2 000 F CFA. Du coup ils repartent avec les 2 000 F CFA et les 3 €uros. Raymond en rigole, pour lui c'était sure que les ados allaient nous demander quelques choses.

Les photos du mardi matin.

Mardi après midi, petit tour autour de Banani:

Nous repartons marcher vers 14h30, la piste traverse le village, un artisan travaille le fer, un autre le bois, ils vendent leurs objets. Je préfère attendre de voir d'autres objets pour acheter. Nous quittons la piste pour remonter dans la falaise.
Nous découvrons une toute petite église, les murs et le toit sont en branches de bois, les bancs sont en faite de grosses pierres posées au sol. Une nouvelle église est en construction 10 mètres plus loin. Ma grand mère a été très étonnée lorsqu'elle a vu la photo de cette toute petite église. En France la religion chrétienne est majoritaire, toutes les églises sont des monuments solides, elles représentent la puissance de cette religion dans notre pays. Mais au Mali la religion chrétienne est minoritaire et Banani est un petit village (de peut être 150 personnes) alors il y a une toute petite église. L'église de Sangha est beaucoup plus grande.
Une petite boutique nous tend les bras, elle a deux portes en bois superbement sculptées de 2 caïmans. Le caïman est l'un des totems des Dogons. Les murs en terre sont travaillés.
Le pic des 3 Yougas est en vue,  des habitations Tellem sont nichées dans la falaise. Un escalier en pierres emboîtées les une contre les autres nous permet d'atteindre le plateau de la falaise. De nouveau la verdure apparaît, avec ses baobabs et ses arbustes, des pics rocheux nous dominent. Puis nous redescendons sur Banani, au loin dans la plaine nous apercevons les dunes de sable et le désert qui mène au Burkina Faso. Nous sommes à environ 70km de la frontière avec ce pays.
Nous revenons au camp de ce midi. Nous installons les plaques de mousse sur le toit d'une maison, Patrick installe sa mousse en premier à l'emplacement qui lui semble le mieux. Avant de manger nous nous organisons pour la douche. Chacun son tour nous utilisons l'eau qui est stockée dans un gros bidon au dessus de la touche. Ce bidon est rempli par le gérant, sa femme ou leurs enfants à l'aide de seaux d'eau. La pompe à eau se situe au milieu de la cour, pour remplir le bidon il faut donc pomper l'eau manuellement, remplir les seaux, porter les seaux jusqu'au bidon en grimpant un escalier. La douche se prend à ciel ouvert avec un minimum d'eau.
Nous nous installons sur la terrasse pour prendre une bonne bière. Un couple d'une soixantaine d'année mangent sur un autre toit que le nôtre, eux, ils font un séjour en 4x4. La bière aidant, le repas est animé et là, en fin de repas; la boulette. On nous propose en dessert des mangues, elles sont ma fois très, très bonnes, à la dernière je demande si quelqu'un en veux, n'entendant pas de réponse, et malgré le noyau qui est embêtant sur ce fruit, je dévore la mangue. Une fois rassasier, Michèle fait la remarque qu'elle en aurait bien voulu, je m'excuse, je n'avais pas entendu qu'elle en revoulait. Du coup je serais bon pour proposer, à chaque fois que se sera possible des mangues ou des bananes à Michèle, ce qui soit dit en passant, fera  rigoler tout le groupe.
Allez hop tout le monde au lit.

Les photos du mardi après midi.

Le mercredi matin, Banani / Koundou:

Départ à 7h10 , aujourd'hui nous traverserons les villages de Neni et Ibi pour arriver à Koundou. Les enfants nous accompagnent jusqu'à la sortie de Banani. Certains ont des gros ventre, Michèle, qui est médecin, nous explique que la malnutrition entraîne un manque de muscles abdominaux, d'ou le ventre qui gonfle. Nous passons devant un tisserand, il joue rapidement de sa navette afin de tisser des bandes de coton d'une trentaine de centimètres  de large. Arrivée à Neni, nous découvrons une vieille mosquée ornée d'oeufs d'autruches et un couturier s'activant sur sa machine à coudre à pédale.
Un toubab (un blanc), d'une trentaine d'année vit entre Neni et Ibi. Il est ici depuis 3 ans il tire quelques revenus de la vente de ses photos. C'est peut être un peu le rêve de chacun, quitter notre société de consommation pour vivre et profiter de la vie là bas, avec beaucoup moins de contraintes. Personne ne lui achètera de photos aujourd'hui, peut être par jalousie.
Dans la plaine une foule d'habitants dansent et chantent en marchant dans le village, le guide nous explique qu'il y a une fête, mais il n'est pas trop d'accord pour que nous y allons. Donc direction Ibi, là, Emmanuel nous emmène en haut du village pour découvrir le Hogon. Dans la culture Dogon le patriarche du village en est le chef, il est appelé le Hogon. Il est là, assis dans sa hutte, sous un énorme rocher, il doit avoir au moins 80 ans. Il vit en permanence ici, et c'est l'un de ses fils qui le nourrit et lui tien compagnie. En échange de quelques F CFA, son fils sort ses cauris (les cauris sont des coquillages qui servaient anciennement de monnaie).Il crache dans ses mains, jettent les cauris puis indique à chacun de nous quelques choses sur notre vie.
En insistant un petit peu, notre guide accepte de nous emmener voir la fête. Sur la piste qui nous mène au coeur de Ibi, nous croisons jeune fille qui porte sa soeur dans son dos.
Nous arrivons prés de la foule, tout le village est réuni, femmes, enfants, adolescent, hommes. Ils chantent, dansent, un cavalier domine la foule du haut de son cheval. Un homme plus âgé fait rire les enfants en tirant en l'air, il recharge régulièrement son vieux fusil avec de la poudre. Arrivé sur la place de village, le drapeau malien est accroché au poteau, des tables sont installées en rond. Les notables du village sont assis. Une dame française annonce qu'un projet de dispensaire est à l'étude. Sa construction pourrait avoir lieu dans 2 ans si les fonds financiers sont réuni. Cette fête est organisée en honneur de cet événement important. Un dispensaire dans ce petit village éviterait aux habitants des alentours d'aller à l'hôpital de Sangha pour ce faire soigner.
Juste à côté les écoliers sortent de leur salle de classe, nous entrons à l'intérieur, le tableau noir est séparé en deux partie, une pour des cours en langue locale et l'autre pour les cours de français. En tant qu'ancienne colonie française tout les enfants apprennent le français en plus de leur langue local.
En quittant la place du village nous traversons le marché, les femmes portent de superbes boubous. Le stand de charcuterie est surprenant, les morceaux de viande sont posés sur des morceaux de cartons, la viande est coupé contre un tronc. Ici il n'y a pas de normes de conservation, tout est stocké sous le soleil à 33°C. Emmanuel achète de petites côtelettes, nous nous en régalerons à midi.
Allez nous reprenons notre marche sur la piste en sable en direction de Koundou, il commence à faire très chaud. Nous croisons un homme qui attache les 4 pattes d'une petite chèvre, il l'installe dans un panier, fixe le panier sur sa petite moto. Il repart en direction du marché, certainement pour vendre sa chèvre. Plus loin une femme porte son enfant, heureusement un petit bonnet protège la tête de son bébé.
Il commence à se faire tard, nous accélérons le pas pour arriver à 13h00 à Koundou.
Nous prenons le repas de midi à l'ombre sur une terrasse, perchée sur une poutre une chouette blessée nous observe. Elle a été recueillie par le gérant de cette auberge.

Les photos du mercredi matin.

Le mercredi après midi, randonnée autour de Koundou:

A la fin du repas Patrick allume sa cigarette, la chouette commence a glousser, sa gorge se gonfle au rythme de sa respiration. Une fois la cigarette terminée la chouette reprend son attitude paisible.
Un bon thé chaud nous désaltère, puis Patrick allume une 2ème clop et rebelote, la chouette glousse. A ces fumeurs, même en plein milieu de l'Afrique il dérange animaux et hommes !!!
Cet après midi nous effectuons une ballade autour de Koundou. En sortant de l'auberge nous croisons notre ânier, son aide et toutes nos affaires arrimées sur une une charrette tirée par 2 ânes.
En remontant dans la falaise nous apercevons un jeune baobab. Les tresseurs de cordes ont arraché son écorce jusqu'à mi hauteur du tronc. Ils utiliseront l'écorce pour réaliser des cordes. En faite l'arrachage de l'écorce d'un baobab a lieu tous les 5 ans, c'est ainsi que tous les troncs des baobabs présentent des cicatrices horizontales.

Les photos du mercredi après midi.

Le jeudi matin, Koundou / Les 3 Yougas / Yendouma:

Ce jeudi nous allons aux 3 Yougas, ce sont les petits villages de Youganah, Yougadourou et Yougapiri. Emmanuel nous avait demandé la veille d'être prêt pour 7h00 tapante. Nous quittons donc Koundou à 7h00, nous cheminons sur un sentier rocailleux. Dans le village de Youganah toutes les chèvres sont pour une fois enfermées dans un enclos fait de branches, c'est l'un des rares enclos que nous verrons durant tout le séjour.
Ce village est spécialisé dans le tressage des herbes. Les artisans réalisent ainsi des paniers de toutes tailles, ils font même des fauteuils. Des herbes de couleurs et d'espèces différentes permettent d'orner les paniers de dessins. J'achète un petit panier, il recevra les cacahuètes pour l'apéritif.
En entrant dans le bas de Yougadourou (appelé aussi Youga Dogol), nous entrons dans une cour ou de petites poules picorent on ne sait quoi. Il y a aussi, et c'est plutôt rare ici, un chien.
Une petite fille porte en guise de poupée, un gros caillou dans son dos. Ses petits frères nous regardent. Une femme et son mari sortent de leurs case, après quelques paroles avec notre guide, la jeune femme dévoile ses pieds, une grosse entaille recouvre le dessus du pied droit. La plaie qui date de 3 jours commence à s'infecter. Michèle sort sa trousse de secours, désinfecte la plaie et pose un bandage. Elle conseil à cette femme d'aller voir un médecin mais Emma nous dit que dans ce petit village il n'y a aucun moyen de se soigner, ni dispensaire, ni pharmacie. Nous laissons donc à cette famille de quoi refaire plusieurs pansements. En regardant les enfants Michèle nous montre des grosses plaques sur leurs têtes, c'est la teigne. Michèle n'a malheureusement pas le médicament pour traiter cette infestation du cuir chevelu et des poils par des champignons microscopiques. Devant l'air inquiet de Michèle Emma lui explique qu'il est possible de traiter ces plaques en appliquant la racine d'une plante, il promet d'en ramener à cette famille dés que possible.
Dire que en cette fin Novembre il y a des dizaines de personnes qui se bourrent d'anti dépresseurs, qu'il y a une multitude de jouets qui traînent dans les magasins du monde dit "développé", alors qu'ici une petite fille joue avec un caillou en guise de poupée et que sa mère n'a même pas de quoi se soigner. Enfin cette petite fille n'a pas l'air plus malheureuse que ces gamins qui pleurent dans mon supermarché pour avoir un paquet de bonbons.
Nous attaquons la grimpette vers Youga Dogol, et là ça grimpe bien, entre rochers et grosses marches. Mais vraiment Youga Dogol le mérite. Le paysage est tellement joli, en haut de ce village nous découvrons des "cheminées" Tellem de 4 mètres de haut, l'une d'elle atteint même le surplomb rocheux. Toujours en remontant dans la faille, nous longeons une réserve d'eau naturelle. En ce mois de Novembre elle est encore remplie d'eau mais dans un mois et demie elle sera asséchée. Avant d'atteindre le plateau de la falaise nous devons emprunter une grande échelle, que l'on appelle "Bilou". C'est une échelle rudimentaire formée exclusivement d'un tronc en "Y", omniprésente en pays dogon. Elle permet de monter sur les toitures-terrasses des maisons ou de franchir les endroits difficiles de la falaise... Elle mesure environ 3m50, le problème de ces échelles c'est que les marches sont très étroites. Les personnes du groupe ayant le vertige se rappèlent encore de cette échelle.
Une fois sur le plateau nous contemplons la plaine et le village de Youganah. Le sol est en grés, il n'y a pas une parcelle de terre.
Nous descendons de l'autre côté du pic sur YougaPiri, il y a toujours une multitude d'habitations Tellem accroché le long de la falaise. Sur la place principal nous achetons divers souvenirs, je choisis un sac en peau de chèvre, le cuir est taillé et percé, de longues franges surcharges en peu toute la décoration. Patrick négocie une petit porte en bois sculpté, toute en marchant il négocie, au bout de 20 minutes le vendeur cède. Nous attachons la petite porte sur le sac à dos de Patrick. En arrivant dans la plaine les enfants nous tiennent toujours la main. Une fois en plaine Emmanuel renvoie les enfants chez eux.
Il nous reste 4 kilomètres de marche sous un soleil de plomb, avec une température de 40°C, le tout dans le sable mou avant d'atteindre Yendouma. Personne ne parle, la fatigue nous gagne, nous sommes pressés d'arriver à Yendouma afin de boire et de se restaurer.

Les photos du jeudi matin.

Le jeudi après midi, Yendouma et sa falaise:

Après un bon repas, une petite sieste. Nous entamons une partie de carte. J'avais emmené dans mon sac un jeux de UNO, après avoir expliqué rapidement les règles de ce jeux à tout le monde. Enfin tout le monde, sauf Raymond qui ne joue pas aux cartes. Nous avons le temps de faire trois, quatre parties avant qu'Emmanuel n'arrive.
Nous grimpons au dessus de Yendouma, à la descente nous dominons les cases et les greniers Dogons. Le grain sèche sur les toits.
Les enfants nous tiennent toujours la main. Michèle a la bonne idée de reprendre l'air que les enfants chantonnent, "Un siphon fond fond les petites marionnettes, trois p’tits tours et puis sans ...", tout le monde chantonne en balançant les mains au rythme de la chanson. Après quelques refrains, nous levons les mains en applaudissant, les enfants surpris rigolent applaudissent aussi et nous quittent en souriant. Pour une fois Emmanuel n'aura pas eu à jouer les pères fouettards pour renvoyer les enfants chez eux.
De retour au campement, douche puis bière puis repas et enfin une petite partie de UNO, Emmanuel se joint à nous. Emmanuel étant assez distrait, il récupère régulièrement un nombre de cartes conséquent. Tout le monde rigole. Ce soir nous dormirons encore, emmitouflés dans nos duvets sur le toit d'une maison.

Les photos du jeudi après midi.

Le vendredi matin, Yendouma / Yanda:

Ce matin nous marcherons pour atteindre Were puis Yanda. Nous empruntons la piste qui longe le bas de la falaise, après quelques kilomètres nous croisons une femme. Elle porte une calebasse remplie de mangues. Nous en achetons quelques une pour la prochaine petite pause. Un peu plus loin un 4x4 Point Afrique est à l'arrêt au bord de la piste, crevaison de la roue arrière gauche. Pendant qu'un homme change la roue, notre guide plaisante avec son homologue de la voiture. Nous, nous rigolons pour autre chose, l'homme qui change la roue est en costume avec de belles chaussures vernis, alors que 2 autres personnes pas très bien habillées le regardent changer la roue. La voiture ouvre la piste à la course à pieds "Raid Dogons". Le 4x4 repart dans la poussière, nous continuons notre marche. Un peu plus loin, les hommes en tête de la course nous doublent, suivi de 2 femmes. Courir dans ce sable mou doit vraiment être épuisant.
En arrivant à Were nous apercevons la ligne d'arrivée, les athlètes se désaltèrent et récupèrent de la course. Nous parlons avec eux, ils sont cool et ravis de cette épreuve qui mêle course à pieds le matin et visite des villages l'après midi. Mais pour les africains les européens restent un mystère, eux il faudrait les payer pour courir sous cette chaleur alors que les européens payent pour courir sous le soleil, ils sont fous ces européens !!!
En sortant de Were nous nous dirigeons vers Damassongo, nous remontons un peu sur le plateau, une dizaine de femmes pilent le mil. Le lieux est propice à cette activité car le sol est constitué de gros blocs de grés, certains ont été creusé avec le temps et l'action des pilons et tous les grains restent dans ces creux. Il est ainsi plus facile de récupérer le grain. Nous posons, comme des touristes japonais devant la Tour Eiffel, un par un à un avec le pilon, Emma et les femmes en rigolent.
A Damassongo nous passons devant la maison des "femmes en règles". Dans la culture Dogon les femmes doivent vivrent le temps de leurs règles dans cette maison, elle est situé à porter de la case à palabres. Ainsi les hommes pouvaient surveiller les femmes qui étaient enceintes.
Un peu plus loin dans le village il y a "le gardien du village", c'est une bosse en terre, qui est à hauteur de bras. Notre guide nous demande de ne surtout pas y toucher, sous peine d'avoir des problèmes avec les villageois.
Nous sortons du village et remontons le plateau, les enfants nous suivent, arrivé au sommet nous faisons une petite halte. A l'ombre d'un mur en pierre nous nous asseyons pour déguster les mangues achetées le matin. Les enfants nous regardent manger, je commence à être un peu mal alaise, par réflexe, j'empile les épluchures en petit tas (normalement chez moi je mets les épluchures de fruits dans le pot de mon yaourt, ça prend moins de place dans le sac poubelle, mais ici il n'y a pas de yaourt).Une fois les mangues terminées nous demandons à Emma où nous devons mettre les épluchures. Emma nous dit que nous pouvons les jeter, les chèvres qui accompagnent les enfants les mangerons. Je laisse mon tas sur les pierres. Nous repartons, à peine levé les enfants se ruent sur les épluchures. Je me retourne les chèvres n'auront pas à manger les épluchures.
Nous rejoignons un hameau en silence, personne n'a le coeur à plaisanter.

Les photos du vendredi matin.

Le vendredi après midi, randonnée autour de Yanda:

Ce midi il n'y a ni table, ni chaises pour manger. Nous installons les mousses sur la terre battue d'une grande case et nous mangeons en tailleur. Nous avons libéré les pieds de nos chaussures, ils nous remercient par des odeurs qui chatouillent les narines. Heureusement les petites lingettes permettent de nous dépoussiérer et de nous rafraîchir. Après la petit sieste, une partie de UNO. Un vendeur s'approche de nous et nous demande si nous ne voulons pas lui acheter quelques objets. Nous refusons poliment, mais il insiste Sylvie commence à s'énerver et lui dit de quitter la case mais il reste, tout sourire, en nous montrant tous ses objets. Lorsque nous préparons notre sac, il grimpe sur sa mobylette puis part.
Ce brave vendeur, au sourire narquois, à oublié son sac d'objets dans la case. Sylvie rigole, il n'avait pas besoin de nous casser les pieds avec ses objets si c'était pour tout nous laisser plus tard. Nous redonnons son sac au guide. Puis partons en direction de Yanda.
Nous marchons dans la plaine entre gros rochers, ânes, taureaux, vaches et baobabs, c'est agréable. Pour un fois, l'après midi nous ne crapahutons pas dans la falaise.
En rejoignant la piste nous doublons notre ânier avec sa charrette et ses 3 ânes. Pendant que lui dirige la charrette, un jeune guide une jeune ânesse qui est chargée de 2 sacs. L'ânesse a la peau coupée sous le ventre par les cordes et elle ne veut plus avancer. Le sac à dos de Anne tombe au sol. Impossible de le remettre correctement. Après dix minutes d'essais infructueux, nous décidons de laisser l'ânesse avec un seul sac sur son dos, nous porterons le sac d'Anne à tour de rôle.
Et là, devinez qui passe par là ?
Notre cher vendeur du midi, tout sourire. Il s'arrête, tout en nous remerciant de lui avoir récupérer son sac d'objets, il descend de sa mobylette rutilante, et nous propose encore d'acheter bijoux et autres souvenirs. Le temps d'une petite photo de Patrick sur le moyen de transport le plus répandu dans cette région qu'est la mobylette. Emma demande à "Tout Sourire" d'emmener le sac jusqu'à Yanda, il accepte et reprend la piste poussiéreuse en pédalant sur sa mob.
Reprise de la marche, nous apercevons la belle mosquée de Yanda, la fin de la journée approche. Ce soir le campement est très simple, une planche sert de porte à l'ensemble douche / wc, pas de panneau solaire donc pas le moindre éclairage hormis nos lampes frontales, les boissons sont tièdes. Mais la douche est un régal même si elle se limite à un seau d'eau.
Après le repas une petite fête est organisée, les enfants dansent au rythme du TamTam. Nous nous endormons comme des masses.

Les photos du vendredi après midi.

Le samedi matin, Yanda / les manguiers:

Nous quittons Yanda à 7h00, en quittant le village les enfants nous accompagnent, nous utilisons la ruse en balançant les bras tout en chantonnant afin qu'il rentre au village.
La grimpette commence, arrivé sur le plateau de gros rochers nous attendent. Un ami du guide prend la photo souvenir du groupe sur une tortue de grés.
Un peu plus loin, nous visitons des habitations Tellem construites sous la voûte de la falaise.
Ce midi nous mangeons en pleine nature, sous des manguiers. Le propriétaire de ces manguiers a installé une table, des bancs et quelques nattes pour se reposer. Les arbres nous font de l'ombre et nous protègent du soleil. Après un repas frugal, une petite sieste est la bienvenue.

Les photos du samedi matin.

Le samedi après midi, les manguiers / Bamba:

Nous reprenons le chemin sous un soleil de plomb. Avant de partir nous faisons le plein de nos bouteilles dans la rivière (bien sure en mettant une pastille de micro pur). Je remplie mon camelbak de 3 litres d'eau.
Alors que Sylvie et Patrick prennent de l'avance dans la dernière descente, j'attends Anne et Michèle pour les ravitailler en eau, une fois cette mission accomplie, j'essaye de rejoindre les 2 tourtereaux qui sont devant.
Bien qu'il fasse très chaud (38°C), cela est amusant mais casse gueule, de descendre à toute vitesse le chemin. Les chevilles se tordent dans tous les sens afin que les chaussures adhérent au mieux aux cailloux et autres petits rochers. Pour aller encore plus vite j'accélère le pas jusqu'à la limite de la course à pieds. Une fois en bas nous profitons de l'ombre d'une habitation pour récupérer.
Sylvie et Patrick font des courses multisports (course à pieds, VTT, canoë, escalade) ainsi que des trails en courant. Il existe un trail prés de chez moi début Avril. La course fait une cinquantaine de kilomètres à travers les Vaux de Cernay. Je pense que j'essaierai, au lieu de faire le marathon de Paris, de faire ce trail dans les prochaines années. Les courses nature sont plus sympa que les quelques courses sur routes que je pratique.
Allez trêve de rêverie, nous sommes dans la plaine du Mali et nous devons continuer notre route.
Dans la plaine nous croisons les femmes qui reviennent du marché de Bamba. Les marchés sont vraiment des moments de rencontre, en pays Dogon ils ont lieu en théorie tous les 5 jours.
Une femme nous propose d'essayer de soupeser la charge qui repose sur sa tête, il est déjà difficile de porter sa calebasse à bout de bras alors sur la tête sans façon. Des odeurs nauséabondes se dégagent sur le chemin, nous cherchons d'ou cela provient. Arrivé au marché nous comprenons que ces odeurs proviennent de petits poissons cuits.
Le marché de Bamba est très grand, l'on peut trouver de tout, de la cigarette à la lampe à pétrole. Nous nous promenons entre toutes les étales, ici se promènent femmes, enfants, ados, hommes.
Le campement est à 600 mètres du marché, un peu plus loin que la mare du village. Les enfants nous accompagnent jusqu'au mur qui entoure le campement. Ce soir il y a pour la première fois quelques moustiques. Nous essayons la lampe à pétrole de Patrick mais l'odeur du pétrole est désagréable, nous gardons donc nos lampes frontales. Pendant la partie de UNO de gros 4x4 arrivent, leurs bruits rompent le silence reposant qu'il régnait. En plus ils nous éblouissent avec leurs phares. Le guide se renseigne, ils se sont perdus dans l'après midi et leur guide a décidé qu'il était plus prudent de s'arrêter ici, plutôt que de rouler de nuit jusqu'à Douentza. Se déplacer de nuit est ici très dangereux, l'obscurité est totale, il y a juste les étoiles pour éclairer son chemin et rien ne signale le relief du sol. C'est ainsi que l'hélicoptère de Thierry Sabine s'est écrasé de nuit, plus au nord, prés de Tombouctou en 1986, emportant avec lui Daniel Balavoine qui accompagnait le rallye Paris/Dakar pour l'association "Pompes à eau pour l'Afrique".
Ce soir le ciel est, comme tous les soirs, très clair, aucun éclairage humain ne perturbe la lumière dégagée par les étoiles. Une pluie d'étoiles filantes anime cette nuit.

Les photos du samedi après midi.

Le dimanche matin, Bamba / Mopti:

Ce matin le réveil est plus tardif que d'accoutumé, à 8h00 nous chargeons le 4x4.
Les autres touristes sont repartis à 6h00 du matin.
Après 1 heure de piste nous récupérons une route goudronnée, puis nous nous arrêtons pour la pause hydraulique de Michèle. Il faut savoir que Michèle a souvent besoin de se vider la vessie, aussi bien ici sous 35°C qu'en France en pleine hiver à 0°C.
Mais pendant la marche nos réserves corporelles en aliment ou en eau étaient complètement consommées par notre organisme, donc nous étions rarement arrêtés pour "la pause hydraulique" ou "l'impôt à la nature".
En attendant Michèle, nous nous dégourdissons les jambes au bord d'un lac. C'est à ce moment qu'un camion de pompier arrive pour remplir sa citerne. Un âne qui s'abreuvait là essaye de fuir à toutes pattes, mais le malheureux a sa patte avant droite attachée à sa patte avant gauche par une corde d'une cinquantaine de centimètres. Il est obligé de faire de petits bonds pour quitter la rive de l'étang.
Cette corde permet au propriétaire de laisser son animal en liberté tout en limitant son espace de déplacement. L'animal est mieux qu'attaché à un arbre et le propriétaire ne le cherche pas trop loin, ainsi tout le monde est content.
Après ce spectacle nous reprenons la route.
Arrivé à Douentza nous devons changer de véhicule. Au bout d'une demie heure d'attente nous décidons de rejoindre le centre ville à pieds.
Il n'y a personne dans les rues, bizarre. Tout le monde se dirige vers la place de la ville. Ce midi un ministre Malien doit effectuer une visite et proclamer un discours sur la place.
Le Mali est l'une des trop rares républiques d'Afrique et cela depuis Février 1992. Malgré la pauvreté de ce pays les élections ont lieu tous les 5 ans, les prochaines élections se dérouleront en Mai 2007.
Pour la visite du ministre toutes les ethnies de la régions sont réunies et revêtues de leurs habits traditionnelles. Ils se préparent à défiler. La place est entourée de petits drapeaux du Mali "vert, jaune et rouge". Les gens chantent et dansent. La place a été arrosée d'eau par les camions de pompiers afin de limiter la poussière. Il faut savoir que la population du Mali est divisée en plusieurs ethnies. Les peuples nomades et semi sédentaires se trouvent au nord. Les Maures et Touaregs se partagent environ 10% de la population. Les premiers sont traditionnellement spécialisés dans la culture de la gomme arabique tandis que les seconds sont éleveurs nomades; ils se déplacent en permanence à la recherche de pâturages frais pour leur bétail.
Plus au sud, on trouve les Bambaras (30%) qui représentent le groupe majoritaire, autour de la capitale Bamako, ainsi que les Malinkés qui leur sont apparentés et les Soninkés, les Peuls, les Sénoufos, les Bozo, les Dogons et les Songhai.


Mais il est l'heure de partir pour rejoindre notre minibus. En partant nous croisons des Touaregs perchés sur leurs dromadaires et des cavaliers au galop sur leurs chevaux.
Le mini bus nous ramène à Mopti, il est plein à craquer. Les vitres sont baissées afin de faire un peu d'air dans le bus. Et ce qui devait arriver, arriva, au barrage policier le bus s'arrête. Et l'agent contrôle les papiers de tout le monde. Il commence à engueuler le guide car le bus est trop plein. Après un petit séjour au poste le guide revient et nous reprenons la route. Nous devinons que le guide a du payer une petite somme pour que le bus reparte avec son plein de passagers.
Une fois a Mopti nous mangeons dans un bon restaurant dont le nom m'échappe.

Les photos du dimanche matin.

Le dimanche après midi, le port de Mopti:

Après le repas nous allons au port de Mopti, profiter de la "Venise Malienne". Le guide négocie pour louer une pinasse, les pinasses, ce sont de longues et fines barques, permettent le transport des marchandises ou des hommes, elles arborent des drapeaux Suisse, Français, Anglais.
Une fois à bord de la pinasse nous remontons le fleuve à l'aide du moteur, malgré le bruit la vue sur le fleuve nous détend, nous profitons de ce moment pour prendre encore quelques photos. Arrivée sur l'autre berge des femmes portant de beaux boubous et des enfants descendent d'une toute petite pinasse.
De retour sur Mopti, des adolescents profitent des berges du fleuve pour laver leurs motos, certains se lavent par la même occasion, ils ont juste le temps de recouvrir leurs intimités lorsque la pinasse s'approche du port, certains sont gênés, d'autres rient joyeusement, les filles au bord du bateau en fond de même.
De retour sur terre nous traversons les rues marchandes de Mopti, les vendeurs nous proposent de tout, colliers, sacs, chapeaux peuls. Chacun ramène de petits souvenirs pour ces proches, les colliers se négocient tout en marchant.
Chacun achète son petit sac de fleurs d'hibiscus. Une fois en France se sera bien agréable de se faire une tisane de ces fleurs rouges. Cette tisane se boit aussi bien très chaud, que froid, il faut juste sucrer cette boisson selon son goût.
Avant de quitter le port nous profitons du coucher de soleil sur les rives du fleuve du Niger.
Cette nuit nous dormirons à la maison des arts de Mopti. Cette établissement est tenu par une anglaise elle emploie des jeunes, femmes et hommes, handicapés.
Après de longues discussions nous réussissons à obtenir des chambres doubles. Ici il est interdit de dormir sur le toit des maisons, pour des soit disant raisons que cela abîme le toit.
La fin de la première semaine arrive avec son retour à la vie quotidienne, fini les nuits à la belle étoile, les braiments à 2h00 du mat', les étoiles filantes en s'endormant.
Retour aux chambres entourées de 4 murs, d'un plafond, d'une porte et d'une fenêtre. Mais il fait tellement chaud dans les chambres que de gros ventilateurs brassent l'air.
Le seul hic dans tout ça c'est que à 18h00 il y a une panne d'électricité, ce qui entraîne, plus d'éclairage, plus de ventilation, une chaleur étouffante dans les chambres.
Avec Anne nous préférons sortir de la chambre pour dormir au grand air sur la terrasse de l'hôtel, emmitouflés dans notre sac de couchage.
A 6h00 du matin, avant que les touristes ne sortent pour manger, nous regagnons notre chambre.

Les photos du dimanche après midi.

Le lundi matin, le marché de Mopti:


Après le petit déjeuner nous nous promenons au marché des femmes, ici il y a principalement des denrées alimentaires, malgré sa grandeur ce marché est beaucoup moins vivant que celui de Bamba. Je commence à avoir un gros rhume avec peu de fièvre, j'ai certainement du attraper un coup de froid dans le 4x4 entre Douentza et Mopti hier matin.

Les photos du lundi matin.

Le lundi après midi, départ du 1er groupe:


En début d'après midi nous rejoignons l'aéroport, l'avion ayant un peu de retard une dernière partie de UNO s'improvise sous les arbres devant l'aéroport.
Puis un avion atterrit sur la piste, dernières poignées de mains et accolades puis mes 5 compagnons de route se dirigent vers la salle d'embarquement. Ils ne sont pressés d'embarquer, ils attendent même de voir la personne qui fera le séjour libre avec moi en 2ème semaine. Puis une femme se dirige vers Emmanuel et sa pancarte "Point Afrique, séjour libre en pays Dogon", Chantal arrive. A 10 mètres de moi mes compagnons rigolent, ce ne sera pas une jeune célibataire à fortes poitrines qui m'accompagnera dans la 2ème partie de mon périple au pays Dogon.
il est 16h00 un dernier au revoir de la main, puis certains d'entre nous rentrent sur Paris et d'autres reprennent un 4x4 en direction de Sangha.
Arrivé à Sangha, nous nous arrêtons au camp de la femme dogon que je retrouve, mais cette fois j'ai une chambre pour moi, vu mon rhume, je préfère dormir à l'abri du vent à l'intérieure de la chambre.
Une partie de mon esprit va à Anne, Michèle, Sylvie, Raymond et Patrick qui sont peut être déjà arrivé à Paris, une autre partie est ici à Sangha prêt à profiter d'une semaine dans cette belle région.

Les photos du lundi après midi.

La 2ème semaine, séjour libre autour de Sangha:

La formule pour la 2ème semaine était "séjour libre en pays Dogon".
Je me réveille à 6h30, c'est la première fois du séjour que je ne me suis pas réveillé de la nuit, la fatigue de la route et mon rhume m'ont fatigué. Je prends mon petit déjeuner seul, puis Seydou, le gérant du campement va réveiller Chantal et Lynne. En attendant notre guide je fais connaissance avec mes 2 coéquipières de la semaine: Lynne, la quarantaine, avait fait la randonnée en première semaine. Et puis Chantal, la cinquantaine, ses amis lui ont offert ce voyage comme cadeau de 50ans. A 9h00 nous commençons par une petite marche. Chantal et Lynne passent leurs temps à parler et le rythme est lent. Moi et Emmanuel en profitons pour parler de nos amis partis en France hier.
Nous accédons à la falaise en contournant les grosses difficultés, tout cette escalade nous permet d'atteindre une zone d'ossements dans une ancienne grotte Tellem.
En rentrant Emmanuel nous invite chez lui, il habite à 500mètres du camp de la "Femme Dogon". Sa femme nous sert un thé dans lequel nous pressons un petit citron. Ces petites choses toutes simples sont vraiment agréables. Puis nous goûtons le "Too", le Too est le plat de base dans cette région du Mali, c'est une bouillie de grains de mil Fonio ou « mil africain »(du Fonio blanc pour être exact). Cette bouillie est légèrement amère mais elle est accompagnée d'une sauce à bas d'oseille.
Emmanuel nous montre aussi quelques photos réalisées par d'anciens touristes.
Bon il est midi passé, nous devons rentrer manger au campement. Sur les murs de la salle à manger est accroché un superbe tissu coloré représentant la carte du pays Dogon. une fois seul dans la salle j'en profite pour le prendre en photo, j'essaierai d'en acheter comme souvenir. Je suis obligé de me restreindre en photo car je n'ai plus de piles pour mon appareil.
Dans l'après midi nous effectuons un petit tour autour de Sangha, Lynne est resté se reposer dans sa chambre. En chemin nous croisons des enfants l'un d'eux porte une petites dizaines de grenouilles attachées avec un bout de sac plastique. Il les a débarrassées de leurs peaux, Emmanuel les achète toutes, il en fera une petite soupe ce soir.

En remontant vers Sangha, nous croisons un devin, qui prépare le tableau du renard. Le renard a un rôle très particulier, il est le devin, à condition de savoir interpréter les signes. Chaque soir, "Monsieur Radio" prépare le tableau du renard, tracé sur le sable à l'entrée du pays Dogon. Pendant la nuit le renard va venir, attiré par quelques cacahuètes. Au matin, Mr Radio examinera les traces, les petits cailloux et morceaux de bois déplacés pendant la nuit, et pourra ainsi prédire l'avenir...
Moyennant 600FCFA nous pouvons lui poser des questions, il y répondra le lendemain après avoir décrypter le tableau.
N'étant pas particulièrement croyant je ne suis pas intéressé par ce type de démonstration.
Le soir nous partageons une bière avec Nathalie, l'une des amies du guide Seydou Dogolou Dolo, qui est le correspondant de l'association Bilou Toguna . Bilou Toguna aide au développement des villages et des populations en Pays Dogon au Mali par des réalisations concrètes. Ils ont notamment réalisé une étude sur les retenues d'eau à Sangha avec des étudiants spécialisés en hydraulique (http://www.eauencouleurs.org).

Mercredi matin nous quittons le campement à 7h00 pour rejoindre Ireli, je respire plus facilement , la fièvre a du tomber mais par sécurité je prends quand même un Efferalgan et un Berocca. Nous marchons vite sur le plateau arrivé dans la faille qui descend sur Ireli Chantal admire le paysage, nous aidons Chantal a descendre les partis les plus abrupts, après avoir traversé Ireli nous marchons dans la plaine en direction de Yayé puis de Amani. Mais malgré notre pas rapide le soleil nous rattrape, la chaleur nous étouffe. A l'école de Amani à l'invitation d'un maître d'école, nous rentrons dans une classe; tous les élèves se lèvent en disant "bonjour Messieurs" "bonjour Madame", en se rasseyant ils entament en coeur un " je m'assois". Je me demande si les méthodes pédagogiques sont les mêmes quand France, en en parlant avec Nathalie plus tard, il lui semble que ces méthodes sont dépassées.
Nous quittons la classe sous les "Au revoir Messieurs" "Au revoir Madame".
Emma s'arrête pour voir un cousin.
Puis nous rejoignons la mare aux caïmans, le caïman est le tottem de tous les habitants de Amani. Il est donc interdit de le chasser.
Dans la mare nous comptons 8 petits caïmans, ils sont difficiles à voir car il y a juste leurs narines qui dépassent de l'eau.
A 10 mètres de la mare, des marchands vendent des masques et autres souvenirs j'achète un masque en bois pour Nicole, et un masque souple en fibre du type masque femme Peul ou pulloyana.
Dans ce village nous retrouvons Michel, Michel est parti de France il y a mois en BMW320i pour atteindre l'Afrique en passant par l'Espagne. Puis il a descendu la côte de l'océan Atlantique en traversant le Maroc, La Mauritanie puis a traversé le sud du Mali pour atteindre le Burkina Faso. Puis il est remonté au Mali pour s'arrêter ici à Banani. Il s'est installé dans une maison avec sa compagne, Burkinabaise. Cet ancien pharmacien soigne les gens avec les médicaments que les touristes lui laisse ou ceux qu'il achète avec l'argent rapporté par la vente de cartes postales. Lui il vit de rentes provenant de France.
Le retour sur Ireli va se faire à dos d'âne. Chantal monte sur un âne, moi sur le 2ème, Emma un peu fainéant sur ce coup décide de grimper derrière Chantal. Je plaisante avec Emma lorsqu'il met ses mains sur les hanches de Chantal, il nous dit qu'il est en fort bonne position derrière Chantal, nous voilà parti dans un fou rire. Durant tout le trajet retour nous parlons des femmes, Chantal s'emmêle, les 2 âniers rigolent aussi.
La traversé des premiers fossé, vide d'eau, est hippique, je me demande si je ne vais pas descendre plus vite que je ne le pense du dos de mon âne.
Arrivé à Ireli nous laissons nos ânes, après une petite demie heure à dos d'âne j'ai les adducteurs explosés, conclusion l'âne s'est rigolo mais avec son gros ventre s'est très fatiguant car cela tire sur l'entrejambe.

Nous prenons le repas de midi à Ireli, après une petite sieste nous repartons dans l'après midi sur Sangha.
A l'approche du village nous apercevons la fin de la danse des masques. Les Dogons sont de plus en plus enclin a organisé ce rituel sacré pour des touristes moyennant une petite somme d'argent. Mais l'on peut s'interroger sur le bien fondé de ces danses organisées, les Dogons ne vont ils pas perdre leurs propres identités à vendre ce type d'évènement ?
Ce soir j'appelle Anne du poste de téléphone du campement, elle a l'air surprise !!!
En fait elle doit se demander d'où je l'appelle, ah "la bourrique" n'a pas pensée qu'il y avait une cabine à Sangha (jeux de mots, vous êtes priés de rire, "bourrique", "âne", "Anne", je plaisante bien sûre).
Le vol retour a été extrêmement long, ils ont du passer par Bamako pour récupérer des voyageurs dont l'avion n'avait pas pu être affrété. Puis arrivé sur Paris les pistes de l'aéroport d'Orly étaient bloquées par la neige. Du coup l'avion a atterri à Roissy, après un transfert en bus à Orly, Patrick et Sylvie ont récupéré leurs voitures pour descendre sur Millau, Michèle, Anne et Raymond ont loué une chambre pour partir le mardi matin sur Marseille et Nice. En bref, voyage de 12h00 et choc thermique de 35°C à 0°C, ce sont les aléas du voyage pas cher..

Jeudi matin, visite de "Ogol le Haut" et "Ogol le Bas", tout en montant sur le sommet d'un plateau un enfant nous aperçoit et fait de grands gestes avec ses bras, puis surgit un homme très en colère il parle fort à Emma, après plusieurs minutes de discussion Emma réussit à le calmer. Nous rebroussons chemin et quittons le plateau sous les yeux noirs de l'homme.
Emmanuel nous explique que nous avons faillit rentrer dans une zone sacré, ce type d'incident arrive fréquemment si, en tant que touristes, vous n'êtes pas accompagné d'un guide Dogon. Certains anciens clients d'Emma ont du acheté des poules pour les sacrifier car ces touristes n'avaient pas suivi le chemin d'Emma et avaient traversé une zone sacrée.
Puis nous longeons la rivière qui mène au barrage de Marcel Griaule. Au bord de la rivière Emma me parle de ses projets, il envisage d'acheter une pirogue afin de promener les touristes le long de la rivière.
Sur le chemin du retour nous passons devant le collège, pour arriver sur le marché de Sangha, là, nous achetons des oranges et des citrons pour le thé. Arrivé au campement, nous partageons un litre de bière à 3. Emmanuel m'invite à le rejoindre chez lui, malgré les 600 mètres séparant le campement de sa maison je suis à la limite de me perdre. Les enfants revenant de l'école me regarde, mais que fait un "toubab" (un blanc") tout seul dans le village. Le piège ici c'est qu'il n'y a pas de nom de rue ou de numéro de maison. Du coup l'orientation se fait à la mémoire des formes de maisons ou des différents carrefours. Alors réfléchissons, hier en allant chez Emma nous sommes passé à gauche de l'église, puis nous avons descendu un chemin pour arriver chez notre guide. Arrivé au carrefour des enfants approchent avec leurs cahiers sur la tête, un petit garçon porte plusieurs pains, adorant le pain je négocie 400FCFA les 2 pains (le prix de départ était 500FCFA le pain), étant persuadé de faire une affaire je remercie le petit garçon, quand une jeune fille plus âgée conseille au garçon de me donner un 3ème pain !!! Ce qu'i fait.
Je pense que j'ai du me faire avoir.
Une fois chez Emma, je lui fais écouter "Kadja Nin" sur son poste cd qui lit les MP3s et les vidéos CDs. Il a acheté un panneau solaire qui lui permet de recharger une batterie de voiture. Ainsi il peut s'éclairer, ou écouter de la musique, pour l'instant il n'a pas de télévision. Il me fait découvrir sa maison qui est constituée de 4 bâtiments. Le principal avec sa chambre et son séjour, un avec la cuisine, le troisième avec 3 chambres pour des amis, et le dernier qui lui sert de fourre tout.
Tout ces bâtiments sont réalisés en pierres taillées et en béton, en bref c'est du solide. Il a une douche et des WCs à 5 mètres des chambres.
Avec tout cet équipement il peut accueillir des touristes "confortablement".
Il a même son petit jardin secret, avec des arbres et des plantes, deux coupelles d'eau attirent les oiseaux, ils sifflotent le matin.
Puis Emma me montre les photos de son mariage, costume + petites lunettes, lui et sa femme "Mariam" sont magnifiques. Sa femme est très discrète, elle nous sert le thé puis disparaît dans sa cuisine. dans la culture Dogon les femmes sont mises en retrait par rapport aux hommes.
Je remercies Emma de son accueil puis part manger au campement.
Je monte sur le toit pour faire ma petite sieste. Emma me réveil en me chatouillant les pieds avec une brindille, je sursaute, le voilà reparti à rire. Nous repartons au marché avec Chantal et Lynne après avoir achetés quelques fruits (bananes, mangues, citrons) nous rentrons.
C'est l'heure de la sortie des classes, des enfants jouent au football, je passe le ballon à Emma nous jouons 5 minutes puis nous repartons au campement.
Emma me demande si je sais jouer au football, à ma réponse affirmative il m'invite a faire un match. Il récupère ses chaussures à crampons moulés chez lui, puis direction le terrain de foot.

C'est un superbe terrain gazonné, l'herbe est d'un vert éclatant.
Je plaisante, des poteaux en bois limite les buts, le sol est en terre et en sable, sur le côté gauche il y a encore les bosses des sillons des pieds de mil. A droite une ligne tracé au pied limite le terrain.
Emma enfile un maillot rouge, moi je jouerais contre lui avec l'équipe des sans maillot. Nous nous incrustons dans le match, Emma me demande de faire attention de ne pas me blesser. Les équipes sont constituées d'adultes et d'adolescents, je reconnais le médecin de la clinique du village que nous avions croisé la veille, il y a aussi un ou deux professeurs.
Emmanuel joue ailier droit et moi plutôt en défense à gauche, du coup à notre grand plaisir nous nous croisons régulièrement. Après quelques beaux duels ou les faux rebonds sont roi, mon équipe marque 5 buts, puis le soleil se couche, le match est terminé.
Ce genre de match représente les vrais valeurs du football, mélange de tout le monde, simplicité, le tout juste avec un ballon. Ca me rajeunit de 20 ans quand gamin je faisais des matches improvisés dans le parc des coudrays.
De retour au campement une bonne douche froide me fait du bien. Je passe vraiment une bonne 2ème semaine avec Emma, je découvre un peu plus la vie de tous les jours ici.

Vendredi matin, départ à pieds à 7h30 pour Banani. De là nous montons dans un vieux 4x4 Toyota Hilux. Le départ est laborieux car la bestiole à 4 roues ne veut pas démarrer. Après une bonne poussette le moteur s'ébroue.
Nous voilà partis en direction du village de Bereli, après être sortie de Banani, le 4x4 s'immobilise. Le chauffeur descend et regarde les 2 roues avant. Du coup tout le monde descend et contemple la beauté de l'avant de cette voiture. La roue droite va en direction de la droite et la roue gauche va en direction de la gauche. Voilà, c'est le parfait cliché africain de la vieille voiture qui roule par miracle.
Bon, après avoir tapé sur la rotule de direction à coups de pierre, nous fixons le tout avec une sangle en caoutchouc qu'un jeune homme ramène en mobylette. Nous repartons à moitié rassuré sur les qualités de solidité de ce véhicule.
En chemin nous nous arrêtons pour faire monter une femme enceinte qui porte une calebasse d'eau sur la tête. Elle descendra quinze kilomètres plus loin dans un village.
Arrivé à Bereli, Emmanuel nous présente sa maman, ce village est isolé dans la plaine, à la limite des premières dunes de sable. Un puit  profond permet de puiser l'eau pour tout le village. Ici il n'y a pas de pompe, mais un boeuf tourne autour du puit afin de pomper l'eau.
Un jeune homme nous fait visiter ce village, tous les enfants nous accompagnent, mais aucun ne réclame quelques choses. Un bébé pleure en voyant nos visages blancs. Sa mère sourie en essayant de le calmer. Un petit garçon essaye de jouer au foot avec une petite calebasse. Nous passons devant la maison d'une des soeurs d'Emma, elle lui demande des médicaments pour soigner un mal de ventre, je lui donne quelques médicaments.
De retour dans la cour de la maison de la maman d'Emma, nous dégustons un petit thé brûlant. Emma me demande 1000FCFA, je lui donne, il les donne au jeune homme qui nous a fait visiter le village. Ce dernier revient 3 minutes après avec un paquet de thé et des bonbons qu'il distribue aux enfants. Pendant ce temps j'échange quelques mots avec un adulte. Je m'interroge sur les moyens scolaires de ce village, ici il n'y a pas d'école, les enfants doivent aller au village d'à coté pour le primaire, et beaucoup plus loin pour le collège. Cet homme parle parfaitement bien le français.
En Afrique la mémoire auditive est très développée, les africains apprennent les langues facilement, ils peuvent ainsi parler plusieurs dialectes. Cette mémoire est certainement du au fait que le soir, des veillés sont organisées, les adultes racontent des histoires et transmettent leurs cultures aux enfants.
De retour d'Bereli nous découvrons la falaise de Bandiagara, elle s'étend sur une distance de 200 kilomètres. La différence de paysage est saisissante entre les dunes de sable, la plaine et la falaise. Le sable fait reculer la terre de la plaine vers la falaise. Nous repartons dans notre 4x4, Emma m'expliquera plus tard que nous ne sommes que le 2ème groupe de blancs qu'il amène visiter le village. De ce fait les enfants ne mendient pas un stylo ou un bonbon. Ils ne font pas le rapprochement "homme blanc" = "richesse" = "bonbons, stylos, argent".
L'astuce d'Emma consistant a faire acheter et distribuer les bonbons par un villageois évite que ce rapprochement soit fait. C'est dans ce simple geste que toute l'intelligence et la bonté du coeur d'Emma apparaît.
Pour gagner du temps et du carburant le chauffeur décide de couper par les dunes, à la deuxième dune le 4x4 cale. Impossible de le démarrer à la clé de contact, nous sommes obligé de le pousser, heureusement il s'est immobilisé au sommet de la dune, en le poussant dans la descente il redémarre.
Une fois en plaine nous traversons 2 rivières asséchées mais lors de la saison des pluies toute cette zone est verdoyante et la culture du mil recouvre la terre.
Arrivé à Banani nous mangeons chez la femme du chauffeur. Une petite fille a les yeux infectés, je lui laisse mais ampoules de collure et Chantal explique à sa maman comment les utiliser. Après la petite sieste nous remontons à pieds sur Sangha par une faille, le paysage est magnifique.
Je profite une dernière fois de ces paysages magnifiques et de cette nature reposante.
Après une partie de UNO nous partons nous coucher.
Mon rhume étant passé je décide de dormir sur le toit de la maison.
Avec en fond de musique Joss Stone, je regarde ce ciel claire et cette multitudes d'étoiles, le vent souffle et me rafraîchit le visage. Cette nuit je rêve de revenir après la période des pluies afin de découvrir toutes cette région recouverte de verdure, on verra ça dans 2 ou 3 ans.

Samedi matin nous partons pour le barrage de Marcel Griaule. C'est le premier barrage construit dans la région dans les années 1950 par l'ethnologue Marcel Griaule. Cet homme a passé une grande partie de sa vie en pays Dogon. Il a été tellement important pour cette région que lors de son décès en France en 1956, les dogons ont célébré ses funérailles exactement comme si il était l'un des leurs(ils ont hisser un mannequin représentant son corps dans la falaise et ont cassé son outil de travail, le crayon de bois).
Nous traversons le barrage puis remontons sur le surplomb, de là nous découvrons les 4 bras d'eau permettant l'irrigation de dizaines de petites parcelles de terre cultivée, ainsi de nombreux dogon restent vivre ici de la culture de l'oignon.
Après le repas de midi nous quittons Sangha pour passer la nuit à Bandiagara. Avant de partir je récupère 4 petits greniers fait en terre et en tige de mil par Seydou le gérant du campement de la femme Dogon. Il a mis cinq jours pour les faire, cela fera un souvenir typique et merveilleux de cette charmante région. Je pense en offrir un à mes 2 frères, un à une amie et le dernier sera pour moi. Chantal en voulant un, je repartirai avec 3 petits greniers Dogons.

Le 4x4 est plein avec le chauffeur, Nathalie, Chantal, Lynne, Emma, Seydou et moi. A Bandiagara nous retrouvons un hôtel, les chambres sont équipées d'une douche et de moustiquaire. Je dors mal, j'ai la désagréable impression qu'un margouillat est entré dans la chambre. Toute la nuit j'entends de petits bruits de grattement, malgré plusieurs inspections complète de ma chambre, rien, pas moyen de le trouver.

Dimanche matin nous quittons Bandiagara pour Mopti. A Mopti nous visitons le marché, je troque mon pantalon contre un batik, un poignard et une calebasse sculptée et entourée de cauris.
Les rues de Mopti me font penser à des bidonvilles, elles sont bruyantes et polluées.
Voilà, comme tout voyage je pense que les 2 derniers jours ne sont constitués que de transfert en voiture, d'attente de billet d'avion et d'embarquement.
Nous profitons de samedi pour partager une dernière bière avec Emmanuel et Chantal.

Lundi nous quittons l'hôtel pour l'aéroport de Mopti, de là nous décollons en début d'après midi pour arrivé à 19h30 à Orly.
Un coup de fil à Kad, il passe me prendre à la gare d'Antony vers 21h00, en l'attendant je me dis que ce continent Africain est vraiment magnifique, il y règne une mentalité complètement différente de la notre. Les conditions de vie difficile n'empêche pas les gens d'avoir le sourire.
Et puis ce petit séjour remet les pieds sur terre, je me rends mieux compte de la chance que j'ai de vivre en France.
Après avoir récupéré ma voiture, je rentre chez moi, sur le parcours je pense déjà à mon prochain voyage peut être le Pérou, le Népal ou le Niger.
Pour ne pas laisser le blues m'envahir, je me réveille mardi matin à 5h30, pour retrouver mon job.

Les photos de la 2ème semaine.