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Yemen, Montagnes d"Arabie: Itinéraire Album photo Carnet de voyage Organisation

Yemen, Splendeurs d'Arabie.

Avant tout, je tiens à remercier toutes les personnes que j'ai rencontré lors de ce voyage et plus particulièrement (Alice, Cécile, Christelle, Fatima, Florence, Virginie, Ahmed, Christian, François, Nabil).
J'encourage tous les voyageurs, les amoureux des beaux paysages, a venir se promener dans ce beau pays qu'est le Yemen, au climat pluvieux en montagne et chaud en bord de mer, aux magnifiques villages perchés dans les montagnes.
Notre séjour commence dans la capitale, Sana'a pour se poursuivre vers Manakha, puis le Djebel Chougrouf, en passant par la plage de Al Jah à l'ouest du Yemen. Enfin une petite remonté vers le Djebel Bura, At Tawila et le Wadi Al Ahjour, pour terminer par les sites touristiques de Bokour, Zakati, Thula, Amran, Koukaban, Shibam et le palais Dar Al Hajar.

Lundi 16 Avril 2007, Aéroport Roissy Charles De Gaulle:

L'enregistrement étant prévu ce lundi soir à 19h00 pour un décollage à 22h15, je retrouve Christelle et une de ses amies, Florence, en sortant du RER à 18h50 pétante.
Arrivée à l'aéroport nous récupérons nos billets, nous nous enregistrons, ça me fait plaisir de repartir en voyage avec Christelle. Nous avions bien rigolé en Mauritanie.

Le vol étant sur une compagnie aérienne connue, en l'occurence Quatar Airways il ne devrait pas y avoir de retard.
Eh bien pas de bol, après l'embarquement dans l'avion à 23h00, la découverte du fonctionnement de la telecommande de la TV de mon siège passager, à 0h15 le commmandant de bord nous demande de descendre de l'avion avec nos bagages à mains car l'avion a un problème technique.

Direction la salle d'embarquement, je m'installe, allongé "confortablement" sur les caissons d'aérations de la salle (hormis le sol, c'est le seul emplacemement suffisament long pour s'allonger).
A 1h30 une hotesse nous annonce que l'avion ne décollera pas cette nuit mais mardi matin à 11h00. La compagnie nous invite donc à passer la nuit à l'hotel Ibis de l'aéroport. Une course poursuite s'engage alors pour récupérer le ticket de réservation de la chambre, course qui ne sert à rien puisque tout le monde se retrouve à attendre le roissy val devant l'aéroport. Alors qu'il faut descendre en sous sol pour prendre le Roissy Val, l'ascenseur étant bloqué nous prenons donc l'escalier et tout le troupeau de touriste nous suit, direction roissy val puis l'hotel Ibis. Nouvelle queue devant l'accueil de l'hotel, enfin à 3h30 me voilà au lit.

Mardi : Paris / Doha:

Comme demandé nous arrivons à 9h00 en salle d'embarquement.

A 11h00 nous sommes avertit que le vol aura 3h00 de retard et qu'il n'y a pas de correspondance direct entre Doha et Sana'a le mardi.
La Quatar Airways cherche donc des solutions pour acheminer tous les passagers de l'avion à destination, c'est le gros foutoir. En effet, Doha est un aéroport qui dessert tout les pays d'asie, certains passagers vont au Népal, un couple de jeunes mariés part aux Maldives et d'autres touristes un peu partout en Asie.
Autant dire que nous ne savons pas quand nous arriverons à Sana'a.
Finalement nous arrivons à 19h00 à Doha, dans la cohue les filles du groupe récupèrent une hotesse d'accueil qui s'oocupent de nous trouver une solution pour rejoindre Sana'a.
Ce sera un vol pour Dubai puis un changement d'avion pour Sana'a.
Le petit hic, c'est que nous décollerons à 3h15 de Doha, après avoir fortement insisté l'hotesse nous donne des tickets repas à la cafétaria et nous obtient l'accés à au salon "classe affaire" de l'aéroport. Nous n'aurons pas de lit pour dormir mais au moins nous pourrons nous reposer au calme dans les sofas du salon.

Mercredi : Doha / Dubai / Sana'a.

Après un peu de repos nous rejoignons la salle d'embarquement, là un canadien me demande des informations sur l'élection présidentielle française. J'essaye de me débrouiller en baragouinant quelques mots en anglais.
Enfin nous décollons à 3h45, nous atterrissons à Dubai à 5h00 du matin, j'essaye d'apercevoir les iles du palmier mais dans la nuit je ne vois que des bateaux qui naviguent devant la côte.
Nous enchainons par la traversée de l'immense aéroport de Dubai, le duty free est énorme, nous remontons dans un avion pour arriver à Sana'a vers 9h30. Yemen vue du ciel
Enfin, avec 24 heures de retard nous sommes à Sana'a. Christelle fait faire pour 20€ son visa à l'aéroport, c'est nettement moins cher que les 60€ demandé au consulat du Yemen en France.

Nous attendons maintenant l'arrivé de nos bagages, et là, pour vraiment bien commencé le séjour au Yemen il manque 3 bagages sur les 9 du groupe, dont bien sure le mien. Je suis un peu déçu que le reste du groupe sorte de l'aéroport sans nous attendre, mais bon individualité quand tu nous tiens... Donc paperasse, déclaration de perte de bagages en anglais, 3 autres français sont dans le même cas que nous. En contrôlant la déclaration je constate que le guichetier s'est trompé dans le numéro de mon bagage, il s'excuse et rectifie son erreur. Puis il nous demande un numéro de télephone afin de nous tenir au courant, je sors énervé de l'aéroport pour demandé au guide son numéro de télephone, à enfin le voilà, je me présente et lui demande toujours en anglais son numéro de télephone, il me laisse parler en anglais pendant 2 minutes, puis me dit calmement dans un français parfait "vous pouvez parler en français", alors là, c'est le top, dans ma colère j'avais oublié que notre guide était francophone !!!
Après tout ça nous sortons de l'aéroport et allons directement à l'accueil de Quatar Airways, le responsable récupère nos déclarations de perte de bagages, étant donné l'amateurisme que je ressens, je lui demande qu'il nous donne une photocopie de nos déclarations, on ne sait jamais ce qui peut encore nous arriver.

Enfin nous montons dans un mini bus, direction le restaurant "Al Shaibani", ou nous mangeons royalement. Je découvre des énormes pains trés fin, que nous découpons pour piocher la nourriture avec ces minis cuillères, le guide nous emmène dans la cuisine pour voir comment le pain et les poissons sont préparés. Après un bon thé nous reprenons le mini bus pour rejoindre la vieille ville et notre hotel "Taj Talha".
Après un break à l'hotel, visite de la vieille ville puis achat de quelques vêtements indispensables pour la randonnée. Malgrés la perte de mon gros bagage je ne suis pas à plaindre, j'avais emmené un minimum dans mon bagage à main, c'est à dire: deux paires de chaussettes (l'une chaude et l'autre fine), un slip, mon sac à viande en soie, un short et un T Shirt pour dormir et un t shirt à manches longues trés chaud ( Odlo warm) + une serviette de toilette. En plus je pars toujours avec mes chaussures de randonnées au pied ( ce pour des raisons de poids dans mon gros bagage). Il me faut donc acheter un Kway pour me protéger de la pluie, un savon + une petite brosse pour pouvoir laver mon linge, un rasoir, un pantacourt et un sweat. Me voilà donc parti avec Alice, Fatima et notre guide Ahmed dans la nouvelle ville à la recherche de vêtements, les filles ont beaucoup de mal à trouver leur bonheur. Enfin au bout de 1h30 de shopping nous rentrons à l'hotel, il fait nuit, il pleut, nous enfilons chacun notre K-way tout neuf, celui d'Alice laisse passer l'eau aux épaules. En rentrant dans la vieille ville nous croisons les 3 autres touristes ayant perdus leurs bagages, nous nous souhaitons mutuellement bon séjour et espèrons récupérer nos bagages rapidement. Yemen vue du ciel
A 19h00 nous arrivons à notre hotel, après une douche avec quasiment pas d'eau, un bon repas nous attend.
Après le repas Cécile propose de ressortir en ville se promener. Nous voilà, Cécile, Virginie, Christian, François et moi même a parcourir les ruelles dominées par les maisons à 4, 5 ou même 6 étages, aux façades ornées de vitraux, au travers d'une porte nous aperçevons un dromadaire entrainant une meule, la pauvre bête tourne en rond, les yeux couverts par des oeillères, mais tout ceci permet au boulanger de récupérer de la farine. Nous prenons 2 thés sur une petite place, les gens quattent, assis ou débout, ils machent les feuilles et les tiges tendres de l'arbre du Quat. Yemen vue du ciel
En faites pour quatter il faut macher le quat, garder cette patte dans une joue et au fur et à mesure l'on rajoute du quat dans la bouche, ainsi les gens ont une boule énorme dans une joue, pour maintenir l'humidité de la boule il faut boire régulièrement de petites gorgées d'eau ou de sodas. Il faut savoir que le quat est un véritable fléau pour le pays, d'une part les gens mettent jusqu'à 50% de leur revenu pour son achat ( le quat est consommé aussi bien par les hommes que par les femmes et ce, chaque après midi). Devant l'ampleur de cette consommation les agriculteurs abandonnent la culture des céréales, fruits et légumes pour ne cultiver que du quat. Le gouvernement est donc obligé d'importer les produits alimentaires de base.
Nous rentrons à l'hotel vers 00h00.

Les photos du mercredi.

Le jeudi, Sana'a / Manakha / Kaêl:

La nuit a été courte, j'ai peu et mal dormi, du coup réveil à 6h00. J'en profite pour grimper dans les étages de l'hotel, ma chambre étant au premier, je monte 5 étages pour enfin arrivé sur le toit de l'hotel, à cette heure là il n'y a encore personne, la vue sur Sana'a est magnifique.
J'aperçois au loin la grande mosquée présidentielle en pleine construction, nous étions passé devant hier en minibus et notre guide Ahmed avait vivement critiqué cette construction que son président Mr Ali Abdallah Saleh avait décidée. Cette mosquée doit en effet couter une fortune car elle gigantesque, et cet argent aurait put être utilisée pour aider au développement du pays ( construction d'écoles, routes ...). En plus seul, le peuple ne peut accéder à cette mosqiée car seul le président en a le droit. On retrouve là l'éternel problème de la construction de grands monuments réalisée sur ordre des présidents, les présidents y voient un moyen d'ancrée leurs noms dans l'histoire car le monument restera à jamais lié à leurs règnes, le peuple, lui, y voient une dépense considérable et inutile pour son mieux vivre, les touristes, eux, viennent visiter ses magnifiques monuments. Mais dans quelques siècles on parlera certainement encore de la magnifique mosquée de Sana'a, construite sous la présidence d'Ali Abdallah Saleh', au même titre que en France, Mr Mitterrand a fait construire la grande bibliothèque de France.
Cécile et Virginie me rejoigent et nous partons comme convenue la veille visiter Sana'a, les rues sont vides, mais dans les souks les artisans commencent leurs journées de travail.
Je marche devant et soudain Cécile dit: "mais il m'a arrosé", en effet un homme nous dépasse rapidement et l'arrière du pantalon de Cécile est mouillé, voyant une flaque d'eau juste derrière nous je pense que l'homme a donné un coup de pied dedans pous nous arroser, donc rien de grave. Mais après quelques mètres Cécile se rend compte que ça sent l'eau de javel et en effet on aperçoit des tâches de javel sur le pantalon de Cécile. L'homme est loin devant nous et nous montre une seringue et des photos d'on ne sait qui, il est trop loin pour le rattraper.
Ce petit évènement nous refroidit un peu, mais bon on continue la visite, dans les souks les artisans sont regroupés par corps de métiers, par là les menusiers, par ici les bijoutiers.
Arrivé au rempart de la vieille ville sur la place Bab El'Yemen j'achète un grand sac en plastique "noir et blanc", qui me servira de grand bagage pour mettre mais quelques affaires, je m'imagine revenir en France avec ce bagage un peu particulier, car en fait il y a partout dans le monde ce type de sac, blanc tacheté de noir, rouge ou bleu, que nous retrouvons, utilisé par les africains dans certains quartiers de Paris.
Aller, retour à l'hôtel, pour un bon petit déjeuner, à 9h00 nous sortons de l'hotel pour rejoindre les 4x4.

Trois 4x4 nous attendent, Alice, Fatima et François montent dans le 1èr 4x4 avec Ahmed et un chauffeur, Cécile, Virginie et Christian sont dans le 2ème, accompagné d'Anouar ( qui est en formation de guide) et d'un chauffeur. Christelle, Florence et moi même, sommes dans le dernier 4x4 avec Nabill comme chauffeur.
Nous quittons Sana'a en empruntant un canal qui est soit utilisé pour la circulation des voitures ou qui permet la récupération des eaux de pluie. Cette voie ressemble aux quais parisiens, sauf que les voitures circulent dans les 2 sens, se coupant la route pour sortir du lit de cet oued.
3 heures de 4x4 nous permettent de rejoindre Manakha, nous découvrons la campagne Yeménite avec ses petits villages, nous empruntons des routes de montagne pour atteindre Manakha à 2200m d'altitude. Nous croisons dans presque chaque village des hommes armés de kalachnikovs, certains tirent en l'air, et dire qu'il y a au bord de la route des panneaux interdisant les armes à feux ! C'est un peu effrayant pour nous, occidentaux, de voir des civiles armés, libres d'utilisés leurs armes. Il faut savoir qu'en 2001 l'on estimait à 50 millions le nombre d'armes à feux en circulation pour une population de 16 millions d'habitants.
En interrogeant Ahmed sur cette culture des armes (bêta, pas dans le sens ou les armes sont cultivées dans les champs !!!), il m'affirme que cela n'entraine pas de morts car il y a une notion de risque à utiliser son arme puisque son adverse et sa famille en a forcément une aussi, un peu comme à l'époque de "la guerre froide" ou il y avait un équilibre de la terreur puisque chaque camp a les mêmes moyens importants de nuisance envers l'autre, personne ne bouge. Enfin cela reste de la théorie car avec autant d'armes à feux il doit forcément avoir des accidents mortels.
Nous déjeunons dans un funduk de Manakha à la fin de l'excellent repas, deux hommes se mettent à danser sur le tapis, en travers de la pièce, au rythme d'une cassette et de la guitare locale, ils finissent par brandir leurs Jambiyas (la jambiya est un poignard à la lame recourbée typique du Yemen et de Oman). Puis nous invitent à danser avec eux, une voix la fête terminer ils nous proposent d'acheter leurs cds de musiques.
A 14h30 nous quittons Manakha à pieds, première petite randonnée de 2h00, nous rejoignons le village de Kael, perché à 2600 métres d'altitude. Entre le manque de sommeil et l'altitude la grimpette est un peu coup patte, de plus vers 15h30 une pluie fine commence à tomber pour se calmer au bout d'une demie heure. Nous découvrons nos premières maisons perchées sur les rochers, l'on distingue à peine les habitations qui se fondent entre les arbres et les rochers.
Nous traversons Kael pour arrivé sur un surplomb rocheux ou la vue sur la vallée est magnifique puis nous rejoignons une terrasse recouverte d'herbe, c'est là que nous montons les tentes, n'ayant pas mon gros sac je n'ai pas ma chère tente. Mais des tentes étaient prévues par l'agence. Je me retrouve à monter une tente 4 places pour moi tout seul puis je file donner un coup de main à Christelle et Florence pour retendre la leur et bien la fixer au sol. Se remettant à tomber, la pluie nous oblige à manger sous la tente, nous disposons donc 2 tentes face à face, portes ouvertes. Les bivouacs africains au coin du feux sous les étoiles sont bien loin sous cette pluie...
Après le repas nous aperçevons des traits rouges qui strient le ciel rythmés par les coups de feux, ce sont simplement des tirs de kalachnikovs provenant d'un village de la vallée. L'on en rigole mais ça me fait penser aux images de la 1ère guerre d'Irak quand le ciel irakien étaient traversé part des dizaines de tir de rockettes.

Je m'endors comme une masse sous ma tente, le sommeil juste perturbé par un chien qui aboie à 1h00 du mat'.

Les photos du jeudi.

Vendredi, Kael / Al Hajara:

Réveil vers 6h00, je m'habille rapidement pour retourner visiter le petit village de Kael, éloigné à 500 mètres du campement. Je profite du passage d'un jeune garçon et de son ane pour passer à côté du gros chien qui aboie à mon approche, la vue du surplomb rocheux est vraiment magnifique, j'aperçois au fond de la vallée les petits villages que l'on devinait hier, masqués par la brume de la fin d'aprés midi. A l'est je prends en photo notre campement, monté sur une terrasse avec nos trois 4x4, et nos tentes.
Après un bon petit déjeuner, séance démontage des tentes, puis nous préparons nos petits sacs à dos pour la randonnée de la journée.
Départ vers 9h00 pour le village ismaélien de Al Hoteib. Nous commençons par une petite marche tranquille agrémentée de quelques petites montées, les lézards se dorent au soleil. Puis nous descendons sur le village de Al Hoteib, c'est un village ismaélien. Les ismaéliens sont le 3ème groupe religieux du Yemen, ce sont des chiites qui reconnaissent Isma'il comme septième et dernier imam, mort à Médine en 760, ils représentent moins de un pour cent de la population yémenite.
Le deuxième groupe religieux au Yemen est la communauté zaydite de confession chiite.Les chiites reconnaissent Ali, comme 4ème et dernier imam pour qui, le pouvoir revenait de droit aux descendants du Prophète Mahomet, cousin de Mahomet, il fut assasiné en 661, d'autres membres proches de la famille du Prophète le furent en 680 par le califat omeyyade.
Les califes désignent les successeurs de Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'Islâm et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans. Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un système pour en choisir un. Par conséquent, le califat a été établi. Le calife (signifiant « successeur » ou « représentant ») a pour rôle de garder l'unité de l'Islâm et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans. Certains des premiers califes portaient le titre de Khalifat Allah, signifiant « représentant de Dieu », mais le titre alternatif Khalifat rasul Allah, signifiant « successeur du messager de Dieu » est ensuite devenu le titre courant. Les chiites ne reconnaissent que les quatre premiers califes, le dernier étant Ali, père de tous les immams. Les chiites estiment que le calife suivant, Yazid Ier a été coupable de la mort d'Hussein, et par là toute succession de califes aurait perdu sa légitimité.
Le premier groupe religieux au Yemen est la communauté chaféite, de confession sunnites qui eux acceptent comme calife des personnes non descendantes de Mahomet, les sunnites représentent 90% des musulmans dans le monde, ce chiffre tourne autour de 50% au Yemen.

Le village de Al Hoteib est magnifique, il est dominé par une mosquée perchée sur un rocher, alors que plus bas une toute nouvelle mosquée vient d'être construite, son dome est encore recouvert d'une bâche verte. L'inauguration étant prévue dans 1 mois, un gigantesque hangar est en cours de construction afin d'accueillir tous les ismaéliens de la région. En arrivant aux portes du village, une chose me choque, un grand portail limite l'accés, en effet l'entrée dans la ville est interdite la nuit, ce village très riche à l'air dêtre bien protégé, mais contre qui ?
Nous descidons de monter dans la vieille mosquée perchée sur son rocher, Anouar, le guide en formation nous accompagne alors que Ahmed reste sur la place du village, arrivée en haut nous contemplons la vue sur les terrasses en contre bas, les aigles planent dans le ciel à la recherche de proies. Un couple de touristes indiens accompagné de leurs 2 enfants visitent aussi la mosquée.
Une fois redescendue sur la place du village une grande fête nous attend, un cortège marche en chantant et en tirant en l'air, il célèbre le mariage d'un jeune homme, en revoyant les photos je me rends compte qu'il n'y a aucune femme présente à cette fête.
Sur le moment cela ne m'avait pas sauté aux yeux, mais en fait depuis le début du séjour là seule femme yémenite dont j'ai vu le visage est l'hotesse de l'agence de Quatar Airways, pas de serveuse aux restaurants, pas de femmes de chambre à l'hotel, que des hommes pour tenir ces rôles, et le regard de quelques femmes voilées entre aperçu aux souks de Sana'a.
Rien à voir avec les femmes aux vêtements colorées et aux visages éclatants du pays dogon au Mali, ou avec les femmes touaregs du Niger ou de Mauritanie voilées mais dont le visage est parfaitement visible, non ici la femme reste un mystère, au visage inconnue.

Nous quittons cette ambiance festive pour marcher sur les terrasses et contourner la vallée que nous dominions du haut de la mosquée. A 10h30, une petite pause s'impose, alors que tout le monde discute, l'une des filles dit "mais il manque François", et effectivement pas de François dans le groupe. Nous avons marché une petite demie heure depuis Al Hoteib, Ahmed, faché demande à Anouar de retourner au village pour récupérer François. Anouar part en courant, il sait qu'il a fait une grosse bétise, car c'est lui qui devait rester en arrière du groupe pour s'assurer que personne ne se perde. Heureusement au bout de 30 minutes l'on attend Anouar nous appeler, il est avec François sur une terrasse en contre bas. Entre Anouar et François vous avez les 2 spécimens du groupe, Anouar découvre le métier de guide mais cela n'a vraiment pas l'air d'être un métier fait pour lui et François, 50 ans (l'UCPA limite ses séjours normalement à l'age 40 ans, mais bon), a fait tellement de voyages que l'on ne peut les compter, mais il arrive quand même à perdre un groupe de 10 personnes qui ne marche pourtant pas trés vite !!!
Mais le bon réflexe qu'il a eu c'est d'attendre que l'on le retrouve au dernier endroit ou il était présent avec nous, il n'a pas cherché à nous retrouver au risque de se perdre réellemement.
Nous reprenons la marche, au détour du chemin une magnifique petite fille gardant ses moutons, accepte de poser pour les photos alors qu'un gros lézard multicolor se prélasse au soleil.
Ce midi nous déjeunerons sous les eucalyptus sans couvert car Anouar les a oublier. Après avoir bien rigoler en coupant tomates, oigons, thon, concombres, nous en remplissons des pains pour en faire des espèces de sandwiches.
Vers 13h30 le vent commence à souffler et le ciel s'assombrit ce qui gache un peu la sieste.
Puis à 14h30 nous reprenons la marche sous la pluie en direction du village de Al Ayan, là nous montons au dernier étage de la maison du cheikh pour assister à une séance de quat, tous les hommes sont réunis et machent les feuilles, Anouar avait déjà commencé après manger. Nous goutons quelques feuilles mais le goût est légèrement amère.
Il nous reste encore une demie heure de marche, mais la descente vers la route en contre bas est un peu casse gueule du faite que les rochers soient rendus glissant par la pluie. Alors qu'il reste moins de 2 mètres à descendre je me retrouve sur le cul en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, à glisser, j'évite de justesse un petit rocher et je me retrouve debout sur mes jambes dans le chemin. J'avais voulu jouer le fanfaron en empruntant un chemin sans rocher, mais en faite la terre humide en surface était trés sèche et mes pieds avaient glissé sur de petits cailloux.
Nous rejoignons les 4x4 qui nous attendent sur une terrasse embrumée, petite pause pipi, puis en rejoignant le groupe, Alice me pose une question "et Sébastien tu en pense quoi", je pense quoi de quoi ?, en faite le choix est: nuit sous la tente et sous la pluie ou nuit au chaud en funduk. Les 6 filles de luxes ayant déjà votées pour le funduk, les 3 gars pour la tente, direction le funduk.
En fait, avoir un groupe avec une grosse majorité de femmes peut être un inconvénient car si elles réussissent à s'entendre ( ce qui est loin d'être sûre), elles auront en permanence la majorité en cas de décision importante.
Mais bon qui dit funduk, dit chambre, dit douche, dit bon repas chaud, direction donc pour le funuk de Al Hajara.
Après avoir déposé nos sacs dans les chambres, accompagné de Cécile et Virginie nous repartons, malgré une fine bruine, nous balader dans Al Hajara, le village étant perché au sommet d'une colline nous tournons en rond et au bout de 20 minutes de visites ne sachant plus trop ou nous sommes, notre GPS humain, Virginie décide de revenir sur nos pas, sur le retour nous faisons un petit détour par le quartier juif situé légèrement en contre bas.
De retour dans les chambres, direction la douche, après 3 minutes d'arrosage, les cheveux couverts de shampoing et le corps de savon, coupure d'eau. Heureusement j'avais remplie d'eau le seau réservé pour les WC. J'utilise cette eau pour me rincer et laver chaussettes, slip et T Shirt.
S'ensuit l'excellent repas puis une heure de danse local, après la démonstration de danse des locaux, ils nous invitent à danser, Christelle est invitée par un jeune et beau marié, je me retrouve invité par un jeune homme. Etant donné que la danse entre hommes est une coutume local je me lance, après quelques minutes j'attrappe la main de Cécile afin qu'elle danse avec mon partenaire, puis j'invite Virginie à danser. J'ai bien du mal à tenir le rythme imposé par Virginie, il faut dire que Virginie prend des cours de danse orientale en région parisienne.
Une fois dans la chambre, la lumière éteinte, nous entendons des coups de truelles, en arrivant j'avais bien remarqué que devant le funkuk il y avait une maison en construction. Mais de là à imaginer que les yemenites travaillaient la nuit, il y a un monde ! Alors durant l'après midi les ouvriers mangent du quat et la nuit de 23h00 à 1h00 ils travaillent, ils sont fous ces yeménites !
Du coup, François et Christian décident d'aller dormir sur le toit, à l'opposer des travaux, je préfère resté dans la chambre et dormir avec les boules kies.

Les photos du vendredi.

Le samedi , Al Hajara et rando dans le Djebel Chougrouf:

Après le petit déjeuner, nous profitons du soleil matinal pour refaire un tour dans le village, cette fois ci Ahmed nous accompagne.
Je contemple la terrasse en ciment qui a été réalisée cette nuit devant le funduk.
Nous reprenons les 4x4 pour une quinzaine de kilomètres, puis la randonnée commence. Au départ nous remontons la piste, une femme accepte de posé pour la photo les yeux découvert de son voile, elle se positionne, tout sourire, derrière un magnifique zébu.
Puis nous traversons des terrasses jusqu'à arrivé au bord d'une magnifique gorge. Une rivière s'écoule tout en bas. Nous devons être à 2 400m d'altitude et il y a bien un précipice de 200m sous nos pieds.
Arrivé dans un petit village nous achetons des bouteilles de jus de mangue. La randonnée se termine en suivant la piste qui mène au chateau de Chougrouf, perché sur un énorme rocher, il nous apparait comme inaccessible.
Lors des guerres passées, ce devait être un chateau quasiment imprenable, un seul chemin étroit permet d'y accéder. Ce chemin donne sur une prairie et c'est là que nous piqueniquerons.
Juste avant de manger chacun s'installe confortablement pour profiter de la magnifique vue sur le chateau. Je pose mon petit sac à dos au sol, recouvert de mon chech c'est un parfait oreille, un petit peu de musique pour animer mes oreilles, un rayon de soleil pour me réchauffer la peau, 3 aigles dans le ciel pour divertir mes yeux, une petite odeur d'herbes humides pour faire palpiter mes narines, il me manque juste une gorgée de thé parfumé à la cardamone pour éveiller mes 5 sens.
A la fin du repas nous nous partageons une pastèque, et là notre Anouar se lève, se dirige vers le chateau puis tout en machant du qat il finit par s'allonger confortablement, la tête sur mon petit sac à dos. Incroyable !!! C'est la première fois que je vois un guide aussi je m'en foutiste que ça, non seulement il ne fait rien pour aider ses clients mais en plus il utilise leurs affaires sans leurs demander. Cette situation vaut bien une petite photo !

Le programme de l'après-midi est la visite du château de Chougrouf, nous empruntons l'unique sentier qui y mène. Quelques familles vivent là et les enfants en nous voyant se laissent prendre en photos pour le plus grand plaisir des touristes au féminin.
Un seul enfant refuse de se faire prendre en photo, mais une fois grimper dans la "mafraj", la pièce de réception, au dernier étage de l'une des maisons nous le retrouvons avec son grand frère, et là il accepte de poser, le regard noir et fière avec sa petite jambiya.
NOus profitons de la vue magnifique, mais embrumée en ce milieu d'après midi, d'un bon thé et des explications que le guide nous donne sur la famille de 2 frères. Famille nombreuse de 10 enfants, l'ainé de 18 ans ne va plus à l'école, école d'ailleurs qui est fort loin de ce petit village.
Le grand frère nous demande de le prendre en photo armé de sa lance, il nous demande aussi un stylo et du papier, je lui donne un stylo. Mais je m'en veux de ne pas avoir emmener un stock de cahiers et de stylos, croyant bêtement avant ce voyage que la misère est réservée à l'Afrique et absente du reste du monde.

Enfin nous redescendons du "mafraj", le dos courbé dans l'étroit escalier. En bas les enfants nous rattrappent, le petit garçon à la casquette m'embrasse tendrement la main, je n'ai même pas un petit quelque chose à lui donner. J'ai bien envie de le monter sur mes épaules, de marcher un peu avec lui, mais je me demande comment ça serait perçu ici ?

De retour au 4x4, Ahmed nous demande si nous voulons dormir au funduk de Manakha. Je sais déjà que François et Christian n'en ont pas du tout l'envie, moi non plus d'ailleurs, malgré le ciel couvert de nuages gris la vue est trop belle ici. Les filles sont partagées mais l'argument de la beauté du paysage nous entourant décide tout le monde à rester.
Ahmed se fait un peu plus insistant, nous annonçant que nos bagages ont été retrouvés et qu'ils se trouvent à Manakha. Il tente de mettre la pression sur Alice, Fatima et moi même pour décider le groupe à aller dormir au funduk. Malgré l'envie de retrouvé des vêtements propres, un bon sac de couchage, nous décidons de rester ici. Mais nous demandons à Ahmed si l'un des chauffeurs ne veut pas aller rechercher nos bagages à Manakha. Il nous dit que la route est longue et qu'elle sera dangereuse pour le retour du 4x4 de nuit.
Tant pis nous récupèrerons nos bagages demain, puis 10 minutes plus tard Ahmed il nous dit que si nous payons 1500 ryads chacun, un chauffeur est près à aller chercher nos bagages. Nous refusons d'un bloc mais j'ai la désagrable impression d'être pris pour une vache lait un peu conne.

Du coup, nous commençons à déballer les tentes, une fois l'emplacement choisit avec une belle vue et un sol plat, je sors celle que j'avais utiliser jeudi soir. Pour être sure de la retrouver j'avais mis à l'intèrieur du sac de tente un gros cailloux, à la forme parfaite pour enfoncer les sardines ( les sardines ce ne sont pas celles en boites mais celles qui servent de piquets pour tendre la toile de tente). Je déplie les 3 arceaux au sol.
Puis je vais donner un coup de main à Cécile et Virginie pour monter leur tente. Il faut dire que la première fois qu'elles l'avaient monter, la toile n'était pas tendu et le vent s'engouffrait à l'intèrieur.
Une fois montée, je retourne pour faire de même avec la mienne

Les photos du samedi.

Dimanche 22 avril, Chougrouf / Manakha / Mer Rouge:

Les photos du dimanche.

Le lundi, Al Jah / Zabid / Djebel Bura:

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Les photos du lundi.

Le mardi, rando dans le djebel Bura:

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Les photos mardi.

Le mercredi, At Tawila, rando dans la Wadi Al Ahjour:

Les photos du 2ème mercredi.

Le 2ème jeudi, visite de Bokour / Zakati / Hababa / Thula / Amran / Koukaban / Shibam / Palais Dar Al Hajar et Sana'a:

Les photos du 2ème jeudi.

Dernier jour, vendredi 27 avril, Sana'a / Doha / Paris:

Les photos du dernier jour.